Nous sommes un couple (Yves 72 ans et Hélène 61 ans) et avons voyagé en Equateur uniquement avec les transports en commun. Ce n’est pas un problème, puisque les bus, nombreux, y sont confortables et très ponctuels, ce qui est important pour voyager sans vivre de « galère », les taxis aussi et j’oubliais : extrêmement bon marché !
Nous avions préparé notre plan de voyage en France, avant de partir :
- Un séjour en Amazonie, une grande première, à observer et dormir avec les animaux de la forêt ;
- faire la route des volcans : notre séjour étant de courte durée, nous avons privilégié 2 volcans : le Cotopaxi et le Quilotoa ;
- faire une pause détente avant la reprise du travail dans les sources d’eau chaude de Baños ;
Pour nous aider dans cette tâche, nous avons beaucoup échangé par mail avec Léon, qui répond de manière très rapide et précise – Chapeau ! Un mail envoyé le soir avant de se coucher trouvait sa réponse le lendemain matin au réveil.
Avant que nous quittions la France, nous avions donc réservé un séjour de 4 jours/3 nuits en chambre matrimoniale au Cuyabeno Dolphin Lodge par l’intermédiaire de Léon (au prix de 250$/personne). Comme les séjours dans la réserve Cuyabeno commencent généralement les lundis, mardis, jeudis et vendredis, nous avons passé une journée à profiter des thermes de Papallacta (à 67 kms de Quito sur la route nous menant à la réserve) à l’Hosteria Pampallacta Termales et nous ne l’avons pas regretté, car nous sommes arrivés frais et reposés pour profiter pleinement de notre séjour dans la forêt amazonienne. Nous avions un peu récupéré de notre voyage (15 heures de vol), du décalage horaire (7 heures), et étions détendus par nos bains d’eau chaude et l’ambiance « cool » de cet hôtel. Nous avions pour nous deux seuls les bassins d’eau chaude (couverts ou pas) qui sont propres à l’hôtel. Le soir, on nous a préparé un feu de cheminée dans la chambre et rempli une grande baignoire en pierre de source thermale chaude dans la salle-de-bains (prix de la chambre : 55$/nuit avec PDJ).
Nous avions également réservé les nuits que nous passions à Quito à Chez Léon Tradition, très bien situé à l’entrée du centre historique, d’un très bon rapport qualité/prix, toujours par l’intermédiaire de Léon (prix de la chambre : 47 $/nuit avec PDJ).
Nous avons rencontré le lendemain de notre arrivée, Chez Léon Tradition, François (un membre de l’équipe Léon et Tout Equateur). Très disponible, il nous a donné une mine de renseignements et de bons plans pour « peaufiner » la 2ème partie de notre séjour. Il nous a aussi fourni une carte de l’Equateur (5$) et prêté un téléphone portable pour le temps de notre séjour (assistance 7j/7 – 24h/24). C’est rassurant pour voyager dans un pays dont on parle la langue approximativement.
Cuyabeno Dolphin Lodge (réserve de Cuyabeno) :
Pour atteindre la réserve de Cuyabeno, le Lodge vient nous chercher à Lago Agrio, à 9h30 à l’Hôtel D’Mario (point de ralliement) où nous avons passé la nuit (prix de la chambre : 40$/nuit avec PDJ) et nous emmène jusqu’à « El Puente » en navette (2 heures de trajet environ) ; ensuite, nous prenons une pirogue à moteur pour le Lodge pendant encore 2 heures.
Notre groupe était constitué de 7 participants : 2 français (Lilli et Sébastien), 2 allemands (Yanis et Yasmine), 1 hollandaise (Marlien) et nous deux.
Notre guide Galo, 26 ans, menait de main de maître ce petit groupe. Comme je ne parle pas du tout l’espagnol, il s’est exprimé tout le long du séjour en anglais. Merci, Galo !
Mais il est vrai que pour profiter de la nature, il n’y a pas besoin de parler, juste d’ouvrir grand ses yeux et ses oreilles …
Galo avait aussi le don de repérer les animaux, là où personne ne voyait rien … !
Une expérience unique à faire au moins une fois dans sa vie. Plein de petites bêtes (pas de très grosses, car la végétation est si dense qu’elles ne pourraient pas y circuler facilement), telles la tarentule, l’araignée scorpion, les termites qui ont le goût de carotte, les fourmis celui de citron, parce que l’expérience n’est pas que visuelle, mais aussi gustative … sans oublier les moustiques très nombreux. Au-dessus, dans la canopée, c’est le domaine des singes, et des oiseaux (500 espèces dans la réserve de Cuyabeno) : perroquets, toucans, et d’autres dont nous avons oublié le nom … et nous avons même vu un paresseux et des dauphins roses.
Nous sommes allés de nuit à la chasse aux boas et aux anacondas et on en a trouvés.
Bien que les caïmans rôdaient sur les berges et les piranhas étaient bien présents, nous avons plongé de notre pirogue pour prendre un bain au coucher du soleil, dans la Laguna Grande. Un somptueux spectacle et un grand moment aussi !
Nous avons aussi passé une journée dans une « Communauté », village indien au milieu de la forêt, à 2 heures de pirogue de notre Lodge. Yves et moi-même, nous ne sommes pas vraiment amateurs de tourisme « typique » avec animations organisées pour l’occasion, mais là, nous avons apprécié ce moment partagé avec les indiens, qui semblaient volontaires de préserver leurs traditions et leur culture. D’abord, ce que nous avons aimé est que nous avons été reçus dans un lieu dédié (une case) et ce sont les habitants qui venaient à nous (pas d’intrusion dans leur propre lieu d’habitation), ensuite, nous avons partagé notre repas confectionné ensemble et dialogué. On donnera une contribution à la « Communauté » de 8$ par personne.
A cette occasion, nous avons appris à réaliser des crêpes de Yucca (le manioc équatorien) : on déracine les tubercules de manioc, on enlève l’enveloppe qui les recouvre, on les lave, puis on les râpe. Là, danger ! La râpe, artisanale, est extrêmement acérée et vous pouvez y laisser un morceau de doigt ! On met cette pulpe râpée et humide, dans une natte de bambou, qu’on tord très fort pour extraire tout le jus. Ensuite, on fait cuire sur une grande plaque chauffée au feu de bois cette pseudo farine pour en faire de délicieuses crêpes, agrémentées à la sauce de thon. C’est excellent, simple et rapide !
Le Chaman, guérisseur de la Communauté, a partagé avec nous ses expériences et répondu à nos nombreuses questions avec beaucoup de gentillesse et de passion.
Il nous a expliqué que la potion composée de l’ayahuasca, mélangé à une autre plante, qu’il boit, crée chez lui des « hallucinations » qui l’aident à diagnostiquer le mal chez le patient, ensuite, avec le tabac qu’il fume, le « plumeau » de plantes qu’il agite, il aspire le mal et le recrache. Il avait la sagesse de reconnaître ses limites, et envoyait dans certains cas les patients à l’hôpital.
Il est passé ensuite aux exercices pratiques : Sébastien et Marlien, souffrant l’un d’un torticolis et l’autre d’un mal de dos se sont portés volontaires pour une flagellation à coups d’orties d’Equateur (les feuilles sont couvertes de piquants) dans le dos. Ils en sont sortis tout rouges et couverts de cloques. Quand cela s’est arrêté, ils ont déclaré avoir moins mal. Soigner le mal par le mal !
Nous sommes retournés à la civilisation, en empruntant les transports en sens inverse (pirogue à moteur pour remonter le Rio Cuyabeno pendant 2 heures, navette jusqu’à Lago Agrio pendant 2 heures et retour à Quito par le bus pendant 7 heures).
Je conseille un livre, qui fait écho à ce qu’on vit lors de notre séjour en Amazonie : « D’amour et d’Amazone – L’épopée d’Isabel Godin » d’Anthony SMITH.
Quito
Quito est une très jolie capitale, avec ses maisons toutes en couleurs, en amphithéâtre à une altitude de 2850 m. Elle me fait beaucoup penser à LA PAZ (en Bolivie), mais elle est beaucoup plus étendue sur 30 kms.
Là d’où on la voit le mieux est du sommet du Telefériqo qui nous transporte jusqu’au sommet de la Cruz Loma (4100m).
Parmi les monuments à voir :
- La Compañia de Jesus, église richement décorée d’or (vous n’avez jamais vu autant d’or) ; par contre, le prix de l’entrée 8 $ pour ne pas même pouvoir prendre une photo est prohibitif … ;
- La Basilica del Voto Nacional, église néo-gothique qui domine la vieille ville ;
- La Cathédrale et le Palacio del Gobierno (palais présidentiel) qui entourent la Plaza Grande, toujours très animée. Assister à la relève de la garde tous les lundis à 11 heures est intéressant ; et vous permet d’approcher le Président Lénin Moreno, comme nous n’approchons jamais le nôtre…
- A ne pas manquer : Le Museo Guayasamin et la Capilla del Hombre, situés dans le quartier résidentiel de Bellavista, avec une très belle vue sur Quito. Oswaldo Guayasamin, est le peintre célèbre d’Equateur ; il a fait don de l’ensemble de ses œuvres à l’Etat équatorien et elles sont exposées dans sa propre demeure et dans la Chapelle de l’Homme pour les plus imposantes. Une exposition qui marque l’esprit par le génie de l’artiste !
- Marché artisanal dans le quartier La Mariscal : un grand choix d’objets et textiles artisanaux à prix modérés.
Le Volcan COTOPAXI (5897 m) :
Nous quittons Quito (Terminal Quitumbe) en prenant un bus pour aller au sud sur la route des volcans. Première destination : le volcan COTOPAXI.
Nous avons fait le choix d’arriver dans le Parc National COTOPAXI par l’entrée Nord (la plus belle). Atteindre le pied du volcan en prenant les transports en commun n’est pas simple, mais nous avons eu beaucoup de chance.
D’abord, prendre le bus jusqu’à Machachi, à 1 heure de Quito. Ensuite, prendre un bus pour El Pedregal, qui circule pendant 1h30 sur une route pavée très raide. Se méfier ! Il y a très peu de bus qui font la jonction avec El Pedregal …Puis, marcher une petite demi-heure jusqu’à l’Hôtel et là, vous êtes récompensés au centuple de tous les efforts fournis. Le volcan apparaît dans toute sa splendeur, un cône parfait avec son sommet enneigé.
Séjourner ici est un pur bonheur (demi-pension 30 $ par personne). De la salle-à-manger, comme de la chambre, vous avez une vue imprenable sur le Cotopaxi, par de grandes baies vitrées. C’est aussi là que j’ai mangé les meilleures truites saumonées de ma vie (l’hôtel est aussi une pisciculture). Vous pêchez votre propre truite, celle que vous mangerez, et elle vous est servie 20 minutes après dans votre assiette. Un record de fraîcheur !
Je reviens aussi sur la grande chance que nous avons eue, puisque Marielle et Thierry, 2 français qui avaient, comme nous, l’intention de gravir le Cotopaxi le lendemain sont arrivés à l’heure du dîner. Ils ont donc été nos compagnons de voyage d’un jour et nous ont proposé très gentiment de monter dans leur voiture jusqu’au Parking, départ de l’ascension, distant de 12 kms de l’hôtel.
L’ascension se fait aisément par un chemin bien tracé. En un peu plus d’1 heure (200 m de dénivelée), vous arrivez au Refugio José Rivas (4800m). Nous sommes montés au-delà du refuge pour atteindre les 5000m (mon 1er 5000 pour moi !).Yves a regretté de ne pas avoir l’équipement pour arriver au sommet. Ce sera pour une prochaine fois !
Attention aussi au brusque changement de temps. Montée par grand beau temps. Le temps de prendre un petit chocolat chaud au refuge pour nous réchauffer, le temps s´est mis au grand mauvais temps et nous sommes descendus sous l´orage, la grêle, et 20 cms de neige nous attendaient au parking.
Le volcan QUILOTOA (3914m) :
Nous souhaitions « mériter » ce magnifique lac de cratère, réputé être l’un des 14 plus beaux lacs du monde. C’est ce qu’on appelle couramment dans les guides la boucle du Quilotoa, randonnée de 3 jours à travers les collines andines, vallées, rivières et campagne dont l’objectif est le volcan Quilotoa.
Nous avons donc rejoint Machachi par le bus, et pris ensuite le bus pour Latacunga (1 heure de trajet). Nous avons passé la nuit à l’Auberge de Jeunesse Hostal TIANA (prix de la chambre : 32$/nuit avec PDJ) qui offre tout le confort et le nécessaire pour les backpackers. Nous y laissons une partie de nos affaires à la consigne.
Avec l’itinéraire en main (qu’on trouve sur le site d’Hostal Cloud Forest, Chugchilan) et l’application « maps.me » chargée gratuitement sur notre téléphone portable, nous sommes prêts pour attaquer le trek.
Jour 1 : On prend un bus pour Sigchos à 9h30 du terminal terrestre de Latacunga. Arrivée à Sigchos (2900 m) à 11h30, où nous avons rapidement pique-niqué (il y a quelques magasins alimentaires). Départ pour le trek à 13 heures, pour 14 kms et 5 heures de marche. Les paysages sont fantastiques, tous les terrains sont cultivés, même les plus pentus, le contact avec la population est facile et nous avons l’impression de remonter le temps en traversant les petits villages. Les dénivelées sont importants – cela ne cesse pas de monter et descendre et ce sera le cas tout le long du trek. Nous sommes un peu trop chargés, mais nous avons besoin d’un minimum pour être bien en arrivant le soir à l’hôtel (chaussures légères et vêtements chauds). Nous avons aussi dans nos sacs 2 litres d’eau par personne et le pique-nique du midi (commandé à l’hôtel). Nous arrivons à Isinlivi (3000 m) un peu exténués après avoir marché le long de la route goudronnée pendant 45 mn. Somptueux accueil à l’Hôtel Taita Christobal (demi-pension 15$ par personne) et la douche y est chaude !
Jour 2 : Départ à 8h30 pour Chugchilan (3200 m). La balade est de toute beauté. Une descente abrupte sur le Rio Toachi, au bord duquel nous faisons un super pique-nique, avant de le traverser sur un pont suspendu « un peu délabré », puis remontée rude de 400 m sur le versant en face, pour atteindre le mirador, d’où nous avons une vue à couper le souffle ! Et pour finir la journée, 2 kms sur la route goudronnée pour atteindre le village de Chugchilan. Ça, c’est vraiment le plus dur, ces fins de journée sur l’asphalte, alors qu’on en a déjà plein les pattes …Nous avons choisi de dormir à El Vaquero Hostal (demi-pension 20$ par personne) qui se situe à l’autre extrémité du village. Excellent choix pour son accueil, son dîner, la chaleur du foyer dans la salle-à-manger et nous avons même des draps et taie d’oreiller en fourrure polaire et une douche chaude ! Nous aurons donc mis 6h30 pour parcourir 12 kms.
Jour 3 : Départ à 8h45 pour Quilotoa (3900m). C’est l’ultime étape avant d’arriver au lac de Quilotoa. Le chemin descend juste derrière l’auberge. Nous nous faisons expliquer le chemin à emprunter auprès de nos aubergistes. Il n’y a pas (ou peu) de panneaux indicateurs sur la boucle et heureusement que nous avions l’aide de « maps.me » pour nous diriger …
Après une descente raide de 400 m, puis une montée encore plus raide (400m aussi), nous atteignons le petit village de La Moya ; un beau sentier à flanc de montagne nous amène jusqu’au village de Guyama, puis une dernière montée jusqu’au cratère, mais la fatigue des derniers jours, l’altitude, les sacs lourds, et la forte chaleur se font sentir… Et c’est avec une joie immense que nous débouchons à 15 heures sur la Caldeira, d’une beauté époustouflante ! L’eau en contrebas est d’un bleu émeraude.
Comme nous n’en avons pas encore assez fait, ou plutôt parce que nous ne savions pas dans quoi nous nous engagions, nous n’empruntons pas le sentier de crête (à droite) qui nous mènerait en 1 heure au village de Quilotoa, mais celui qui passe à flanc du cratère. Il est par endroits très exposé (c’est ce qui fait son charme), parfois peu tracé, mais il est très sauvage (quelques lamas, lapins et même un âne). Nous arrivons à l’Hôtel Chukirawa (demi-pension 47$ pour 2) à 17h30, nous aurons mis 7h30 pour faire le trajet. La prestation est décevante (par rapport aux hôtels que nous avons connus sur la boucle), mais nous sommes maintenant dans un « spot touristique » !
Baños :
Nous avons prévu de nous reposer avant de reprendre l’avion pour la France. Quoi de mieux que de faire trempette dans les bassins d’eau chaude de Baños ?
Pour rejoindre Baños, nous prenons un bus qui relie Quilotoa à Latacunga (à 9h30) en 2 heures de trajet ; puis un autre qui relie Latacunga (après avoir récupéré nos affaires à l’Hostal TIANA) à Baños en 2 autres heures (changement de bus à Ambato).
Une bonne adresse pour dormir au calme et avec vue sur la ville : Hôtel Llanovientos (prix de la chambre : 24$/nuit sans PDJ). Il se situe en hauteur et cela vous oblige à monter une pente assez raide pour y parvenir.
C’est sur le chemin des Thermes El Salado : Repos et détente totale dans les eaux chaudes, sorties du volcan Tungurahua. L’eau, couleur rouille, vous apporte un bienfait immédiat (la température oscille entre 30° et 42°).
Un bon restaurant pour finir la journée en beauté : Killu Wasi, au centre-ville (37$ pour 2).
Le lendemain, on prend un café (le meilleur que nous ayons bu en Equateur) au Café Hood, le café « branché », où tous les clients sont européens.
Puis, on prend le bus urbain à 11 h qui nous amène à la Casa del Arbor, tout en haut de la montagne, pour y faire un tour de balançoire dans le vide, rien de bien extraordinaire !
De là, nous sommes redescendus à Baños par un superbe sentier en 3 heures : étape à l’Hôtel Luna Runtun (pour le plaisir des yeux), au Café del Cielo (avec une vue plongeante sur Baños, 300 m plus bas), et pour finir au Mirador de la Virgen, avant d’attaquer la descente de 600 marches. Un très beau circuit !
La spécialité de Baños, c’est la melcocha, pâte à base de sirop de canne, dont on peut assister à la fabrication dans les magasins de la ville. Excellent !
C’est la fin de notre aventure en Equateur, avec le désir d’y retourner !
Voyage du 22 octobre 2017 au 10 novembre 2017.