Chimborazo : toit de l’Équateur (et du monde !)
Riobamba, 1er jour
Je profite ce matin une toute dernière fois de l’ambiance unique de Baños et vadrouille dans ses rues colorées jusqu’à 11h avant de retourner dans ma chambre pour boucler mes deux sacs.
12h. Je quitte l’hostal Llanovientos en remerciant chaleureusement Gandi, son propriétaire. Il me fait cadeau des cendres du volcan Tungurahua. Sympa ! En retour, je me ferai un plaisir de recommander son hostal aux gens que je croiserai sur ma route dans les prochains jours car j’ai vraiment apprécié mon séjour ici…
Je passe en chemin dire au revoir à Carmen qui tient une petite boutique à deux pas de l’hostal puis me pose un petit quart d’heure au marché couvert pour manger un bout (je me rassasie pour la modique somme de 2$ ! Vive les mercados).
Carmen dans sa petite boutique
Baños
13h. Je grimpe dans le bus. Direction : Riobamba où j’espère pouvoir dégoter un tour pour l’Altar ou le Chimborazo, deux volcans qui m’ont l’air vraiment très sympas. Le trajet ne prend pas plus de 2h. Le paysage est différent : le fond de la vallée est inondé de vergers d’agrumes formant, comme les cultures de céréales et de féculents, une superbe mosaïque…
Je débarque vers 15h à Riobamba, ville d’assez grand taille avoisinant 150 000 habitants. Je rejoins le centre-ville en taxi avec deux canadiens rencontrés à la sortie du bus puis galère un peu pour trouver un hostal. Je me pose dans le quatrième visité : Los Shyris, pour 8$ la nuit. Ce n’est pas le grand luxe mais ça fera l’affaire !
Après m’être libéré de mon fardeau, je me rends au point d’information touristique à quelques rues de l’hostal. Mais, à part avoir dégoté une carte du centre-ville, je ne ressors pas beaucoup informé… Je passe dans une agence de voyage (Julio Verne, vivement recommandée par mon guide) en fin d’après-midi pour savoir si des treks sont programmés dans les deux jours à venir pour le Chimborazo ou l’Altar. Non, me dit-on. Le sentier jusqu’à l’Altar est par ailleurs difficilement praticable en ce moment, il y a trop de boue… Je suis déçu car il me faisait vraiment rêver : un volcan éventré en forme de fer-à-cheval culminant à plus de 5000m avec une lagune au fond du cratère…L’agence me propose une activité à vélo pour le lendemain : une descente sur la face ouest du Chimborazo depuis un refuge situé à 4850m d’altitude jusqu’à Ambato, à 2550m. La journée est à 59$. Ça a l’air tentant alors je m’inscris !
Je rencontre au moment de réserver Jérôme, un toulousain en plein tour du monde, Nicole, une jolie allemande à l’allure sportive en vadrouille depuis quelques mois, et Nicolette, une lucernoise (Suisse) et voyageuse de très longue durée (18 mois)… On sympathise rapidement. Nicole, Nicolette et Nico : joli trio ! Je retrouve Jérôme vers 19h pour manger dans un petit resto très sympa à deux pas de l’hostal.
Riobamba, 2ème jour
8h30, je me rends aux locaux de l’agence Julio Verne. C’est parti pour une journée à vélo ! Nous sommes 9 touristes à rejoindre en mini bus le premier refuge situé à 4850 m d’altitude sur le flanc ouest du Chimborazo. Culminant à une altitude de 6268m, cet imposant volcan est le plus haut sommet des Andes équatoriennes ! Son sommet peut aussi être défini comme le point le plus haut sommet du monde, si on le considère comme le plus éloigné du centre de la Terre… La planète n’est en effet pas parfaitement ronde mais a une forme d’ellipsoïde dont le rayon est environ 21km plus important à l’équateur qu’aux pôles… Vu que le Chimborazo est bien plus proche de l’équateur que l’Everest, son sommet est plus éloigné du centre de la Terre… Les équatoriens s’en vantent naturellement un peu !
Du premier refuge, nous réalisons tout d’abord une petite marche jusqu’à un second refuge, situé à la limite des neiges : le refuge Whymper ! Le souffle est court et les jambes plus lourdes que d’ordinaire en raison de l’altitude. Il ne fait pas bien chaud : veste coupe-vent, bonnet et écharpe sont de rigueur. J’atteins un replat surplombant le refuge à 5060m. Record d’altitude explosé sans trop de peine ! Je suis content de ne ressentir aucun effet indésirable provoqué par la raréfaction de l’oxygène… La vue sur le volcan en surplomb est sublime !
Chimborazo et ses neiges éternelles…
Chimborazo
Aux pieds du Chimborazo, à 5060 m d’altitude !
Chimborazo
Des bancs de brume masquent son sommet par moment, augmentant l’aura que dégage ce géant. J’exulte d’être à une telle altitude, si près d’une telle merveille. Je prends quelques photos avec Nicole, Nicolette et Jérôme, sans oublier « Chimbo », l’adorable chien du volcan qui me colle gentiment aux pattes… Nous redescendons une petite heure plus tard jusqu’au refuge où nous attends un déjeuner tout simple (soupe de quinoa et sandwiche).
Nicole et « Chimbo »
Chimborazo
« Chimbo » pose pour la photo
Chimborazo
Exultation aux pieds de ce géant !
Chimborazo
Il est près de 13h lorsque nous attaquons la première descente. La piste zig-zague au milieu d’un paysage volcanique semi-désertique peuplé de vigognes (vicuñas), élégant animal proche de l’alpaga, perché sur de fines gambettes… La descente est grisante mais secoue drôlement. Les vélos de l’agence sont heureusement d’excellente qualité et amortissent très bien les irrégularités du terrain. Le paysage est immense et grandiose : au premier plan, l’immensité désertique du volcan ; au second, les versants campagnards de la Sierra et, au-delà, un immense banc de nuages masquant la Costa (côte).
Panorama grandiose depuis le flanc ouest du volcan
Chimborazo
Une demi-heure plus tard et 450m de dénivelé plus bas, nous avons déjà parcourus les 8 kilomètres qui nous séparaient de l’entrée de la réserve faunistique de Chimborazo.
Descente du volcan à vélo
Chimborazo
Nous remontons dans le van puis roulons un peu avant d’arriver au second point de largage, vers 4000m d’altitude. S’ensuit une formidable descente de près de 3h sur une route asphaltée, à travers la vallée du Rio Ambato. Formidable sensation de liberté ! La gravité fait presque tout le travail… Il suffit de se laisser porter et d’admirer le paysage qui se métamorphose au fil des kilomètres parcourus !
Fabuleuse descente à travers la vallée
Chimborazo
Et toujours cette jolie mosaïque de cultures…
Chimborazo
De superbes vues s’offrent à nous pendant la descente !
Chimborazo
Nous atteignons notre point d’arrivée, à l’entrée de la ville d’Ambato, vers 17h. Nous venons de parcourir près de 35 kilomètres et 1400m de dénivelé ! Le retour jusqu’à Riobamba nécessite une bonne heure et demi de route.
La journée se termine par une soirée très sympa en compagnie de Nicole, Nicolette et Jérôme dans une petite pizzeria à deux pas de l’agence… Demain, je quitte Riobamba pour poursuivre ma descente vers le sud. Direction : Cuenca, où je compte passer deux-trois jours avant de prendre la direction du Pérou !
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