Voilà, c’est parti ! le voyage tant attendu que nous préparons depuis 4 mois commence enfin.
Nous sommes vendredi soir à Pau, nous quittons le boulot direction l’aéroport de Toulouse où nous passerons la nuit puis demain matin ce sera l’envol matinal pour Quito via Francfort et Panama.
Pour préparer ce voyage, nous avons bien sur beaucoup consulté Internet, le guide du routard et Lovely planet, mais au final c’est sur le site de Tout Équateur, avec le livre de Léon et les blogs des voyageurs que nous avons le plus préparé notre voyage.
Notre périple nous amènera de Quito à Cuyabeno en Amazonie, Otavalo au nord de Quito, Puerto Lopez sur la côte pacifique, puis retour sur la cordillère des Andes à Cuenca et remontée par l’avenue des volcans en passant par Riobamba, Banos et finir en beauté à Quilotoa - Nous n’irons pas aux Galápagos car il faudrait une semaine supplémentaire ou sacrifier les Andes, et nous sommes plus montagne que mer !
QUITO
Arrivée en fin de journée à Quito n’est pas plus mal car nous irons nous coucher à l’heure Equatorienne et nous serons tout de suite décalés, il y a quand même 7 heures de différence avec la France. Nous en souffrirons d’autant moins que le soleil et les Equatoriens se lèvent tôt – nous serons donc très matinaux et par contre à 21h00 dodo !
Pour les deux nuits à Quito, nous dormons chez Leon Colonial Solera House, réservation faite en utilisant la carte interactive de tout Equateur et en achetant leur carte premium. Nous paierons 40$ au lieu de 60$ pour un hôtel très bien situé dans le cœur historique, et plutôt agréable –chambre nickel et style colonial.
Le lendemain matin au petit déjeuner, nous sommes accueillis par l’équipe de Léon pour le fameux débriefing – Marie et Laure nous donnent plein de conseils et une carte détaillée du pays, et aussi un téléphone prépayé et la liste de tous leurs hôtels partenaires.
Après ce petit déjeuner instructif, nous partons à la découverte de la ville : c’est samedi et ça grouille de partout, en particulier les vendeurs à la sauvette. On a l’impression que les rayons entiers des magasins se retrouvent dans la rue : il y en a qui vende du dentifrice, du shampoing, des fruits, des glaces, des tapis, des avions en plastique, en vous fonçant dessus et en annonçant bruyamment leurs offres, les cireurs de chaussure nous scrutent les pieds (dommage, nous sommes en tennis !).
Les voitures klaxonnent à tout va, les bus démarrent en trombe relâchant d’énormes nuages noires (bonjour la pollution), les odeurs des petits restos nous enveloppent, le soleil déjà très haut tape dur. Nous sommes à 2800m d’altitude et cela se ressent, bref tout cela nous met directement dans l’ambiance, et après à peine 2 heures on a un peu le tournis .. et il est temps de trouver un resto.
Là nous avons la bonne idée de suivre les conseils du Routard et nous allons au marché central (nous le ferons plusieurs fois dans d’autres villes) et après avoir inspecté les étals de fruits et légumes, volailles et autres, nous nous dirigeons vers les tables des restaurants du marché – ambiance très locale, plats et jus de fruits excellents, le tout pour 5$ chacun.
L’après-midi sera dédiée à la visite du très intéressant musée Casa del Alabado qui présente une collection magnifique de pièces précolombiennes.
Ensuite , retour dans le bain de foule de la cité : il est 17h00 et nous assistons aux séances de photographie des mariés et de leurs familles qui sortent des églises, un vrai spectacle !
J2 à Quito, nous prenons le téléphérique à l’ouverture et en quelques minutes nous nous retrouvons à 4000m.
Notre objectif de la journée est l’ascension du Rucu Pichincha à 4700m, mais celui-ci est dans les nuages et il y a pas mal de vent – heureusement nous avons prévu doudoune d’été, coupe-vent, petits gants et serre tête – pas comme ces jeunes américaines que nous avons rencontrées plus tard à Quilotoa, et qui avaient débarqué en shorts et en débardeurs, obligées ensuite de dévaliser le marché d’Otavalo pour s’acheter poncho, veste en Alpaga et couverture, chaussettes ..
Nous attaquons le chemin de crête très large et bien marqué, mais notre souffle est court. La vue est magnifique sur Quito mais les volcans sont dans les nuages. 4300m, 4400m, nous continuons jusqu’au bout de la crête sous le sommet qu’il faut contourner par la droite, une grande traversée et un passage un peu délicat sur les rochers, le sentier se redresse, les nuages sont plus présents, 4600m .Il ne reste plus que 100m mais la motivation n’est plus là, alors le sommet sera pour une autre fois ou une autre vie et nous faisons demi-tour. Nous retrouvons la crête plus débonnaire, et avec elle le soleil et un peu de verdure – le moral remonte de suite – nous nous installons pour gouter notre avocat et quelques biscuits délicieux achetés la veille au marché.
CUYABENO – L’ORIENTE
1 heure de vol jusqu’à Lago Agrio, ciel maussade.
William nous attend à l’Aéroport, il sera notre guide pendant les 4 jours qui vont suivre (séjour que nous avons réservé par Tout Equateur).
Apres 2h30 de bus sous une pluie battante, nous embarquons sur de longues pirogues à moteur, assis sur nos ponchos car le soleil a fait son apparition.
Et là, c’est parti pour 2h de parcours magique, à glisser au ras de l’eau, au milieu d’une végétation luxuriante, à scruter la jungle pour essayer d’apercevoir les animaux sauvages.
à ce petit jeu William est bien plus fort – et à chaque sortie sur la rivière, il stoppera la pirogue et là où nous n’avons rien vu, nous découvrirons des Hoatzin, des paresseux, des singes Capuccino, ou autres petits singes ‘écureuil’, des anacondas, des dauphins roses, des oiseaux furtifs d’un bleu sombre magnifique.
Sur le fleuve, nous sommes souvent accompagnés par un papillon énorme qui virevolte et scintille d’un bleu qui envoie comme des éclairs – la lumière est magnifique et nous sommes tous sous le charme de ce lieu si unique.
Lorsque le soir arrive, nous sommes tous très préparés et couverts de la tête au pied de nos vêtements à manches longues imprégnés de produit répulsif, nous avons pris nos pilules contre le palu, mais étonnamment aucun moustique ne viendra nous perturber !
Un jour nous partons à la pèche au .. piranha, du moins c’est William qui s’en charge et il ne faut pas plus de 30 secondes après avoir plongé un bout de viande au bout d’un hameçon pour ramener un beau spécimen.
Après nous avoir montrer sa hargne et fait claquer ses dents sur un bout d’herbe , William relâche le bestiau dans son milieu aquatique, puis comme l’eau est bonne et l’air est chaud, il nous invite à sauter de la pirogue pour une petite baignade .. devant notre hésitation, il nous assure que si nous n’avons pas de blessure saignante nous ne risquons rien !! Nous nous éloignerons quand même de notre lieu de pêche pour rejoindre le milieu du lac, où les reflets du soleil couchant et la lumière amazonienne sont extraordinairement beaux – Tout le monde mitraille ce spectacle mais nos photos ne peuvent pas rendre cette ambiance si magique.
Le matin vers 6h, nous grimpons en haut de la tour d’observation du camp, et perchés au niveau de la canopée, nous observons le spectacle de la biodiversité de cette jungle : au vol majestueux des perroquets bleus et verts, succèdent les toucans, puis au loin nous apercevons un ibis, puis un vautour passe au-dessus de nos têtes. Notre guide a installé une lunette d’observation et nous fait découvrir d’autres espèces de perroquets et autres oiseaux tous plus colorés les uns que les autres. Ce spectacle est éblouissant.
Un soir nous ferons une sortie de nuit, à pied dans la jungle et nous découvrirons à la lueur de nos frontales les tarentules et mygales, couleuvres et petite grenouille venimeuse et autre insecte géant – âme sensible s’abstenir et certaines dans le groupe sont un peu tétanisées .. mais il ne faut pas croire que tous ces animaux sont faciles à découvrir et faut tout le talent et la patience de William pour les dénicher.
Aujourd’hui, rencontre d’une tribu vivant dans un village de la forêt – après une séance avec le Shaman local où une Hollandaise de notre groupe s’est faite ‘exorciser’ et en est ressortie avec pleins de pustules sur le dos.
Nous sommes ensuite conviés à réaliser une sorte de crêpe de Yuka (le manioc Equatorien) depuis l’extraction de la racine jusqu’à la confection de la farine et la cuisson de la crêpe – celle-ci sera garnie de sauce au thon. De magnifiques larves de palmier, grosses comme le pouce et qui se dandinent dans une assiette, nous sont proposées. Après être empalées sur une broche, elles seront cuites au feu de bois pour un rendu croustillant à l’extérieur, puis caoutchouteux et liquide sur le final,
un délice pour le palais, mais très peu pour nous ! j’ai cru que la Hollandaise très excitée qui s’est portée volontaire pour la dégustation allait vomir sur place … en tout cas, ça avait l’air de donner soif car elle a bu beaucoup d’eau après ça ! et les pustules étaient toujours là. William s’en régalait.
OTAVALO
Retour sur la Cordillère à Otavalo que nous rejoignons depuis Quito en 2h de bus – nous avons hésité avec une location de voiture mais un petit 4×4 pour 2 semaines coute presque 1000$ : d’ailleurs la vie en Equateur n’est pas bon marché et tous les voyageurs que nous avons rencontrés et qui avaient visité d’autres pays d’Amérique du Sud ont fait ce constat, surement la faute au $ et une fréquentation trop importante de touristes américains et canadiens.
Les volcans sont toujours enveloppés dans leurs nuages – verrons-nous leurs sommets d’ici la fin de notre séjour ? Nous commençons à en douter . Toujours est-il que nous arrivons sous un ciel assez menaçant et nous décidons d’aller faire la petite balade à la cascade de Peguche – 2 étoiles dans le Routard – mais franchement nous ne sommes pas emballés – site pas assez sauvage pour nous .
Nous logeons à la Posada Del Quinde (un certain budget) un hôtel très chouette, avec une immense salle à manger, salon bibliothèque et cheminée où nous nous réchauffons, superbement décoré et avec un personnel au petit soin.
Le Lendemain, levée matinale pour le marché aux animaux vivants qui a lieu tous les samedis matin – un spectacle pittoresque de paysans qui viennent vendre et acheter des volailles, cochons, veaux et autres bestiaux – ça négocie mais c’est plutôt bon enfant et très couleur locale.
Ensuite nous filons au cratère de Quicocha, la perle du coin et à ne surtout pas rater. Ce lac au fond d’un cratère offre une balade magnifique de 14km en parcourant les crêtes entre 3100 et 3400m. Le bleu profond du lac capte notre regard et c’est un vrai plaisir de faire cette marche où nous ne rencontrons presque personne.
Le dimanche nous allons à la Lagune de Mojanda, à 3600m – Le taxi nous laisse dans un paysage très sauvage, les nuages balayent notre objectif de la journée, le Fuya Fuya.
Nous ne savons pas s’il va pleuvoir ou si le temps va s’améliorer. Le lac est d’une couleur métallique et le volcan au-dessus présente des falaises très noires qui se perdent dans les nuages. Le vent nous fouette le visage et il n’y a personne, bref on se demande si on a fait le bon choix !
Nous commençons à grimper dans les hautes herbes, le sentier est évident. Il se redresse assez fort sous le col et devient glaiseux et glissant, nous obligeant à nous accrocher aux herbes et nous nous arrêtons assez souvent pour reprendre notre souffle.
Nous débouchons au col à 4100m, l’ambiance est toujours au rendez-vous avec le vent et les nuages et nous apercevons au loin une ville immense illuminée par le soleil - en fait c’est Quito. J’avise la crête où j’ai lu qu’il y avait un passage délicat, un pas de II ou III suivant les topos. Ce passage ne présente pas de difficulté particulière mais est exposé et ne convient pas aux personnes qui ne sont pas habituées à des petits passages d’escalade.Au sommet nous prenons quelques photos et nous ne nous attardons pas à cause du vent mais le spectacle est magnifique ! Ensuite , nous descendons par un petit sentier qui part à l’opposé de notre montée et qui contourne le Fuya. Nous sommes bien au cœur des Andes, il y a la solitude, la désolation et l’immensité du lieu, les couleurs et la lumière et nous savourons cet instant.
PUERTO LOPEZ et L’ILE DE LA PLATA
Changement de décor radical : après un vol Quito-Manta, puis le bus par la Ruta del Sol (sauf que c’est plutôt couvert) nous voilà au bord de la mer du Pacifique à Puerto Lopez.
Nous découvrons l’Hosteria Mandala où nous avons réservé depuis la France et nous ne sommes pas déçus – là aussi un certain budget mais l’endroit est magnifique – l’accueil est surprenant puisque c’est un Suisse qui nous reçoit et nous conduit à notre petit bungalow de bois exotique au milieu d’un jardin aux multiples essences. Nous sommes face à la mer et nous plongeons avec délice dans une eau à 27°C .
Un petit Mojito sur la terrasse de Mandala, un plat de Calamar grillé et en musique de fond les rouleaux de la mer sur la plage nous envoient directement au paradis ..
Suivant les conseils de Tout Equateur, nous rencontrons Pierre Ferron, un jeune français installé ici. Débarqué il y a un an et conquis par ce petit port et sa plage il n’en est pas reparti. Apres quelques échanges sur nos souhaits, Pierre nous propose de s’occuper des réservations pour le lendemain pour l’Ile de la Plata et du surlendemain pour une promenade à cheval dans la jungle locale. En effet au-dessus de l’étage de végétation très sèche, à partir de 300m et jusqu’à 800m le forêt devient tropicale et cache une biodiversité étonnante.
L’ile de la Plata se fera avec Palo Santo. Après 40 mn de navigation nous apercevons les premiers aillerons de dauphins, puis tout d’un coup une baleine, puis deux.
Ensuite nous ferons une bonne heure de marche sous un soleil de plomb sur l’ile pour découvrir les fous à pattes bleues et les frégates parmi lesquels les célibataires restant tentent de convaincre une femelle en gonflant leur jabot d’un rouge éclatant.
Le matin en sortant de notre bungalow, il y a un attroupement de français qui regardent vers la cime des arbres : nous découvrons alors, une dizaine de mètres au-dessus de nos têtes, un énorme iguane terrestre, vraiment impressionnant avec sa tête préhistorique. Puis nous en voyons un 2ème, puis encore un : nous nous assurerons que les fenêtres sont bien fermées pour la nuit suivante ..
Le lendemain, la sortie à cheval ‘Guayacan de los monos’ se fait avec Don Rosendo père et fils. C’est le fils qui nous guide et il prend son temps dans ses explications .. il nous fait découvrir des choses étonnantes sur la flore : comme ces ficus qui ne peuvent pousser que sur un autre arbre, en l’occurrence sur la cime des palmiers où les oiseaux auront rejeté leurs graines, puis les racines descendent vers le sol et une fois encrées s’enroulent autour du palmier jusqu’à l’étouffer. On comprend alors pourquoi on voit des ficus de 20 ou 30m de haut desquels dépassent à mi-hauteur des palmes.
Il nous fait aussi découvrir les noix de palmier qui étaient autrefois exportés vers l’Europe, leur cœur est aussi dur que la pierre et blanc comme une matière plastique : on en faisait des boutons de chemises.
Apres 2h de cheval, père & fils nous montrent avec fierté une tour d’observation qu’ils ont construit eux-mêmes de leur main au sommet d’une colline : on dépasse la cime des arbres et on découvre la jungle et la cote à perte de vue. Ils nous racontent qu’ils essaient de développer un tourisme autre que celui des baleines et ont eu une aide du gouvernement pour leur projet, mais ils regrettent de n’être pas plus soutenus par d’autres paysans comme eux .
Ensuite, le père trouve une famille de singe hurleur et nous les fait découvrir : on voit nettement le male et la femelle avec son petit sur le dos.
Au retour, nous sommes conviés à partager le repas chez eux : nous mangeons vraiment local et c’est délicieux. Le fils nous avoue alors qu’il attend son visa pour rejoindre la touriste canadienne avec qui il s’est marié il y a 6 mois ! On se demande comment un jeune aussi intégré à son écosystème et avec son projet va pouvoir tout quitter pour vivre au Canada … Son père ne dit rien.
CUENCA
Long périple en bus pour rejoindre Cuenca en passant par Guayaquil, soit 2 fois 4 h de bus, mais bon avec les vidéos de bons vieux films américains – on aura dû voir tous les Rambo et autres films d’actions avec Sylvester Stallone – et le paysage qui défile, cela aura été moins pénible que prévu.
Avant la descente sur Cuenca, nous traversons la zone montagnarde du parc des Cajas, avec ses nombreux lacs issus des retraits glaciers, mais ce jour-là, c’est très peu engageant, brouillard froid.
Cuenca est une jolie ville coloniale où il fait bon flâner. Nous visitons le Museo de las Culturas aborigènes qui présente plus de 5000 objets de toutes les cultures amérindiennes de l’Equateur et qui vaut vraiment le détour. Le soir, nous dinons au restaurant Raymipampa sur la place centrale.
Le lendemain, le temps est toujours maussade, nous ferons donc l’impasse sur le parc des Cajas et décidons d’aller attendre le Bus pour Ingapirca, site Inca à 80km au nord de Cuenca. Le prospectus de Expreso Ingarpica indique qu’il faut se rendre à la place San Sebastian pour 9h.
Sur cette jolie place bien tranquille, nous demandons des renseignements au propriétaire du snack bar Casa Azul, et après quelques échanges en espagnol, puis en anglais nous nous apercevons que notre interlocuteur parle français. En fait Gregory est Belge et après une dizaine d’année comme guide au Ladak, il est venu chercher un endroit en Amérique du Sud pour s’installer et à trouver l’amour à Cuenca en la personne de Marcela.
Après un café à sa terrasse et toujours pas de bus à 9h20, Gregory téléphone à la compagnie de bus – il ne faut pas s’inquiéter, le bus ne devrait pas tarder – et après un 2ème café et à 9h40, Gregory rappelle la compagnie de bus – celui-ci a pris un groupe de touriste à un hôtel et fait le plein, il ne passera donc pas à la place … la journée commence bien !
Heureusement, Gregory est d’une gentillesse incroyable et il essaie avec Marcela de trouver une solution. Finalement pour le même prix que le bus, un cousin accepte de nous servir de chauffeur et nous embarque pour Ingapirca.
Le site se trouve sur un replat à 3200m d’altitude et n’a rien d’exceptionnel : par contre le paysage environnant est magnifique et nous nous arrêtons souvent pour prendre des photos. Au retour, nous nous arrêtons déjeuner en bord de route où sont exposés d’énormes cochons cuits posés sur des tréteaux, la tête noircie par la cuisson, une spécialité locale : ce plat est servi avec des graines de maïs bouillis et d’autres séchés : nous n’avons pas été emballés par cet accompagnement.
RIOBAMBA
Nous sommes toujours sur l’avenue des volcans, mais les verrons-nous ? Il ne nous reste plus que quelques jours. A notre arrivée à l’hôtel Montecarlo, la dame qui nous accueille nous rassure en nous disant que le lendemain sera une journée dégagée. Nous réservons un transport pour le Chimborazo, le plus haut volcan de l’Equateur à 6300m. En fin de journée nous déambulons dans la ville et au détour d’une avenue, les nuages se déchirent et le Chimborazo apparait dans sa splendeur, éclairé par le soleil couchant. Nous sommes tout excités à l’idée de l’approcher le lendemain !
Mais au petit déjeuner, c’est très couvert .. Le chauffeur nous prend à l’hôtel et au fur et à mesure que nous nous éloignons de Riobamba, nous percevons une lueur derrière les nuages qui nous laisse espérer, et puis le miracle s’opère, les nuages disparaissent et nous dévoilent le volcan.
Le vent est assez fort et le paysage devient désertique, les vigognes nous regardent passer et gardent leurs distances lorsque nous sortons pour les photographier. Le chauffeur nous laisse au parking du 1er refuge à 4800m. Nous montons au refuge Whymper à 5000m : à nouveau nous sommes seuls. Le volcan majestueux nous toise de son glacier 1300m plus haut. Nous poussons jusqu’à 5200m jusqu’à la limite de la neige et de la glace.
nous nous installons pour un court piquenique face à l’immensité du paysage et la lumière si belle à cette altitude. Un grand moment de ce voyage.
BAÑOS
A Banos, nous sommes très bien accueillis par le propriétaire de l’hôtel Donde Ivan. Leur fils Henry parle français et nous donne quelques idées de balade.
Nous ferons le circuit qui monte au mirador del Virgen (600 marches !) puis au café del Celio qui surplombe la ville – un spot qui vaut vraiment le coup et nous bouclons en rejoignant le Mirador de Bellavista et retour à Banos.
Le soir, après s’être relaxés dans les bains des thermes municipaux- Piscinas de la Virgen- avec les familles équatoriennes qui restent des heures dans les bains tièdes, nous dinons à la lueur de petites bougies au restaurant Bella Italia où nous mangeons une excellente pizza arrosée d’un bon petit vin chilien.
Le lendemain, nous descendons à vélo la classique route des cascades. A la première cascade , je traverse le ravin suspendu à un câble dans le position de superman ! 500 m à voler comme un oiseau en passant au-dessus de la cascade, super sensation. L’arrivée sur la plateforme contre la paroi est surprenante, car on arrive assez vite et il n’y a pas de frein !! à 5 m de la paroi, il y a un gars qui attend et qui tire très fort sur le câble pour me stopper, bon on a pas vraiment le temps de se poser de question …
A la cascade suivante, on peut faire le même exercice en double, je le propose à mon épouse mais elle n’est pas très tentée. Après la cascade du chaudron du diable qui est très impressionnante, nous poussons jusqu’à la cascade de Machay (pas indiquée sur le Routard) : très sauvage où pratiquement personne ne va : d’ailleurs nous sommes seuls et pourtant elle est magnifique. C’est vrai qu’il faut descendre pratiquement jusqu’en bas du ravin environ 300m de dénivelé sur des passerelles bien ancrées d’où nous apercevons la végétation luxuriante : superbe !
Le soir, nous allons au restaurant Chevere Comida Latina et nous ne sommes pas déçus : c’est local et on y mange vraiment très bien, premier steak depuis presque 2 semaines ..
QUILOTOA
Plus que 2 jours en Equateur et encore un joyau à visiter, le cratère de Quilotoa.
Depuis Banos, nous prenons le bus pour Quito, celui-ci nous laisse à un embranchement sur la rocade de Latacunga où nous décidons de prendre un taxi : cela nous fait gagner un temps précieux. Sur le chemin de Quilotoa, nous laissons nos sacs à dos à la Posada de Tigua, une magnifique hacienda recommandée par Tout Equateur, puis nous arrivons au cratère vers 13h30.
Le spectacle du cratère et son lac 400m plus bas est fantastique. Il y a une crête qui fait le tour oscillant autour des 4000m et le vent est très fort. Il faut 5 à 6h pour faire ce tour et nous n’avons pas le temps.
Nous décidons alors de rejoindre l’hacienda à pied : j’ai repéré le plateau où elle se trouve et il y a 17km. Nous voilà donc partis pour l’aventure !!
Après avoir longé le lac sur ¼ de sa circonférence, nous plongeons dans les plateaux andins direction le cayon de Toachi.
La descente dans le cayon est compliquée, il y a pas mal de pistes différentes et après 3h de marche nous arrivons dans un village très isolé. Nous demandons notre chemin à un habitant qui lève les yeux au ciel en nous disant ‘tres horas’.
Nous accélérons le pas et nous remontons l’autre versant. Vers 17h30, nous trouvons une habitation de fortune où vit une famille de paysans. Une femme sort et nous essayons de comprendre dans notre espagnol rudimentaire où va la piste sur laquelle nous sommes. Nous comprenons que ce n’est pas Tigua et par contre ‘tres horas’. Des enfants sortent de la maison et jouent avec leurs chiens. Il ne nous reste plus qu’une heure de jour. Une jeune femme sort avec un téléphone portable : nous demandons si elle peut appeler quelqu’un pour nous aider. C’est 1$ ! je sors une pièce pour lui tendre mais elle me stoppe en me disant « si ça marche ». Et ça ne passe pas …
Comme je vois une moto qui dépasse derrière un mur, je demande si quelqu’un peut m’amener jusqu’au prochain village. Ici c’est impossible car il n’y a personne pour conduire la moto. Après beaucoup de discussions, la femme nous dit de suivre les enfants. Ils marchent très vite sur la piste en jouant avec leurs chiens et nous avons du mal à les suivre. Au bout de 3 km, le gamin siffle vers une habitation en contre- bas. Personne ne répond, alors le gamin disparait et nous l’entendons discuter avec quelqu’un. Il revient vers nous et nous offre des biscuits. Le jour commence à tomber, le vent est toujours aussi présent et il commence à faire plus froid. Nous restons zen !
Puis nous entendons le bruit d’une moto qui démarre et surgit un gamin de 16ans qui nous rejoint, ce sera 6$ ! J’enfourche la moto et disparait dans la pénombre laissant mon épouse avec les enfants.La piste est sablonneuse et il faut souvent que je descende de la moto pour courir à coté, ça me réchauffe, puis je remonte et nous continuons ainsi pendant au moins 45mn, c’est interminable.
Nous arrivons à un col très venté, il y a des anciennes baraques abandonnées avec des toits en tôle ondulée qui claquent : le peu qu’on peut voir, à l’infini la pampa mais pas d’habitations ou de villages. Là le gamin me dit de descendre. J’essaie de lui expliquer qu’il faut qu’il m’amène à un village mais il disparait dans la nuit tombante.
Il est maintenant 19h, j’analyse la situation et je pense que nous allons passer la nuit dans une des baraques lorsqu’un bus surgit de nulle part. Je l’arrête et plonge la tête dans la porte : il y a une quinzaine de paysans aux visages très burinés et qui se marrent bien quand j’essaie de savoir où le bus va, d’expliquer ma situation et de demander si quelqu’un a une voiture. La discussion avec le chauffeur et quelques paysans durent un moment mais je ne comprends rien. Je me dis que si je prends le bus, je serai bien incapable de revenir à ce col perdu et que ma femme va arriver et se retrouvera seule. Ce bus est le dernier ‘la Ultima! et je décide de le laisser partir.
Là, je me dis que c’est vraiment fichu et qu’on va passer la nuit ici : le plus embêtant, c’est qu’on ne peut pas prévenir l’hacienda et qu’ils vont s’inquiéter. Alors que je suis plongé dans mes pensées, un 4X4 surgit et je me jette en travers de la piste. La vitre se baisse et je tente d’expliquer ce que je fous ici, lorsque la passagère me répond en anglais. Sauvé ! en 5 mn, cette Italienne médecin en coopération comprend la situation et me fait monter dans le 4X4, elle visite ses patients dont 2 familles un peu plus bas vers l’endroit où j’ai laissé Helene : 15 mn plus tard, nous la croisons qui galère sur la moto. Elle est frigorifiée et me rejoint dans la voiture. L’Italienne connait bien le propriétaire de l’hacienda et après 40mn de voiturage, nous nous retrouvons au chaud devant un poêle où nous racontons nos aventures à 4 jeunes américaines qui logent ici.
Le propriétaire se fait expliquer la situation par l’Italienne et nous annonce que le repas est prêt. Nous mangerons en tête à tête car les Américaines ont déjà mangé
et je ne sais pour quelle raison, nous apprécierons particulièrement cet excellent repas ! ainsi que la bouillotte chaude au fond de notre lit où nous nous endormirons pleins de rêves d’Equateur …
Le lendemain, c’est notre dernier jour. Nous le passons à déambuler dans Latacunga et ferons les derniers achats de souvenirs. Le Cotopaxi est bien dégagé, avec son cône parfait et j’ai beau proposer à Hélène de rejoindre le 1er refuge en taxi pour gravir les premières pentes du volcan, elle reste imperturbable et donc nous restons à Latacunga où je ferai une sieste dans le square du parc. Dommage, j’aurais bien aimé faire un tour au Cotopaxi ! Pour se consoler, le soir nous irons manger à l’excellent restaurant Entre Fuegos.
Le lendemain, nous retrouvons l’équipe de Tout Equateur qui nous rejoint au terminal des bus de Quito Sud, aussi grand qu’un aéroport. Nous sommes un peu tendus au niveau des horaires et ils ont la gentillesse de nous amener à l’aéroport : en chemin nous pouvons leur raconter notre périple d’un voyage extraordinaire en Equateur…
Récit par Hélène et Jean-Luc membres du Réseau Tout Équateur!
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Bonjour
Quel était votre lodge dans la réserve Cuyabeno?
Merci
Bonjour Aude!
Hélène et Jean-Luc sont partis avec le Guacamayo lodge à travers le Réseau Solidaire Tout Équateur, je te recommande de consulter les bons plans du Réseau Solidaire pour des tarifs préférentiels
À dispo,
Amicalement,
Léon et l’équipe Tout Équateur