L’Equateur est un pays catholique (environ 80% de la population) et les églises sont très nombreuses. Depuis que nous sommes ici nous visitons des églises et initions nos jeunes aventuriers à l’histoire de Jésus. Nous avions prévu de passer la semaine sainte (semaine avant Pâques) à Quito et voulions donc que les enfants comprennent un peu l’origine de la procession que nous allions voir.

Depuis, nous ne pouvons plus entrer dans une église sans faire le chemin de croix, les enfants sont très intéressés et ils se mettent aussi à prier, notamment « pour ne plus qu’il y ait la guerre dans le monde » ou encore « pour qu’on ait toujours à manger ».

Après 15 jours au nord de Quito, nous voilà donc dans la capitale, où nous allons assister à la procession « Jesus del gran poder » du Vendredi Saint.

Nous retrouvons nos amis Catherine et Fernando rencontrés à Otavalo, nous nous installons sur les hauteurs de Quito, sur des tabourets qui se vendent dans la rue et nous attendons…

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Ça y est, ils arrivent… Ce sont les pénitents. Les Cucuruchos qui, vêtus de violet, marchent en silence. Certains pieds nus, de lourdes chaînes aux pieds, d’autres portant des croix immenses. Certains pénitents sont torse nu et se flagellent à l’aide d’herbes ou de chaînes, d’autres ont enroulé du barbelé autour de leur ventre, d’autres encore sont coiffés d’une couronne d’épines. Il y en a même avec des cactus accrochés dans le dos ! C’est impressionnant.

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On voit aussi des enfants, des familles qui avancent ensemble, des groupes d’hommes qui portent des croix qui semblent extrêmement lourdes ! Certains saignent, ils semblent épuisés et nous ne sommes qu’à peine à mi-parcours. Ils continuent malgré tout. Certains portent des photos de leurs proches, sans doute pour leur dédier leurs efforts et leurs prières.

L’ambiance est très recueillie. Arthur observe, intrigué. Pour Agathe, tous ces gens déguisés, c’est un peu comme le carnaval. Elle finit par s’endormir.

Nous restons 2 heures à observer la procession, ils sont très nombreux.

Pour clore la procession, une immense statue sur un trône, le fameux « Jesus del gran poder », est portée par des hommes et des femmes et surveillée par un grand nombre de policiers. Des centaines de personnes défilent derrière, portant des icônes, toujours très recueillies.

Difficile de décrire cela et de retranscrire l’émotion ressentie. Nous quittons les rues de la procession et partons manger avec nos amis de délicieux empanadas. Nous sommes fatigués et émus.

Cette semaine à Quito sera aussi l’occasion de déguster un plat local, la fanesca, cuisinée uniquement durant la Semaine Sainte. Sa préparation regroupe une diversité de grains typiques des Andes équatoriennes : 12 en tout, chaque grain symbolisant un disciple de Jésus. Ce plat aurait été à l’origine servi uniquement le Vendredi Saint, comme un repas pour se remettre du jeûne du Carême… C’est pour cela que c’est un potage assez épais et très consistant ! On avoue que l’on a moyennement apprécié.

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Cette semaine, grâce à Joëlle Darmois, une amie de Chantal (la maman de Nicolas), présidente de l’association « Terre d’union », nous avons pu aller visiter une école d’un quartier défavorisé de la ville au nord de Quito.

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C’est Sila, la directrice, qui vient nous chercher à 6h30 dans le centre historique pour nous rendre à l’école. En chemin, elle nous explique que les enfants scolarisés sont souvent issus de familles monoparentales. Les enseignants rencontrent des difficultés avec les parents qui ne comprennent pas tous l’intérêt de l’instruction.

Pour Sila, le manque d’instruction est à l’origine des problèmes de société dans ces quartiers.

C’est un travail de longue haleine qui se trame ici, pour élever petit à petit, au fil des générations, le niveau d’instruction du quartier et permettre l’émancipation des jeunes, leur permettre de choisir leur vie et non pas de la subir par manque de questionnements, par fatalisme, par manque d’instruction. L’association œuvre dès le plus jeune âge et nous aurons l’occasion de visiter la crèche qui reçoit les enfants de 1 an à 3 ans.

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L’association Terre d’Union a aussi pour but d’apporter une aide nutritionnelle et on le ressent bien dans la crèche car l’accent est mis sur l’alimentation, les fruits et légumes lors des jeux que nous avons pu observer. De plus des cuisinières préparent sur place les repas des petits. Pour les plus grands, au sein de l’école, il y a une petite cafétéria où ils peuvent acheter un encas ou un repas du midi (préparé sur place) pendant la récré à moindre coût et de bonne qualité.

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Dans l’école il y a une centaine d’élèves de 3 à 11 ans, répartis dans des classes de 15 élèves en moyenne. Les deux classes des plus petits sont dans un bâtiment adjacent. Dans le bâtiment principal on découvre 6 classes (2 par étage). Il y a également une salle informatique.

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Une psychologue à demeure dispose de sa propre salle, ce qui permet de prendre soin d’un élève en particulier ou de recevoir les parents d’élèves.

Les enfants portent des uniformes afin de gommer les différences entre élèves.

Il est 7h30, nous sommes lundi matin, les élèves sont dans la cour. C’est l’heure de chanter l’hymne national (tous les lundis) la main sur le cœur et d’assister ensuite à une petite pièce de théâtre que la classe de Sila a préparé.

Un peu plus tard dans la crèche nous serons impressionnés de voir que même les plus petits s’adonnent à ce rituel et connaissent l’hymne ou tout du moins l’air.

Après un petit passage dans chaque classe, on nous avons été accueillis avec enthousiasme et en chanson, nous sommes allés quelques rues plus loin à la crèche où nous sommes restés presque 2 heures. Nous avons rencontré une équipe super dynamique et motivée et d’une gentillesse incroyable. Elles sont souriantes et très douces. On ressent vraiment leur implication et leur désir de bien faire. On participe à des petites activités : jeux dans la cour, petit spectacle de marionnette, danses, collation…

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Elles me demandent comment c’est en France et de leur donner des conseils sur ce qu’elles peuvent faire. Pour avoir fait un stage en crèche durant mes études et avoir vu la crèche de mes enfants, je ne sais pas quoi leur dire, elles sont top ! Cela ressemble vraiment à chez nous.

Il est déjà 11 heures, nous retournons dans l’école où nous sommes attendus dans la classe des plus grands pour leur présenter la petite vidéo sur l’école d’Arthur et Agathe.

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Les élèves ont 11 ans et sont très enthousiastes. Ils ont réagi durant la projection et après les questions ont commencé à pleuvoir !

Ils ont été étonnés qu’en France on ne puisse pas filmer les enfants comme on le souhaite et qu’il faille des autorisations. Ce qui les a surpris également c’est le dortoir pour la sieste : ici pas besoin car l’école se termine à 13h30 et les enfants passent donc l’après-midi à la maison. Certaines filles m’expliquent qu’elles jouent un peu et qu’elles regardent beaucoup la télé.

On a parlé des « punitions » respectives en France et en Equateur où les enfants reçoivent souvent des coups de bâton en cas de bêtises à la maison.

On a échangé sur les différences et similitudes entre nos langues respectives et ils ont testé nos connaissances en espagnol en nous demandant de nommer certains objets de la classe (l’honneur est sauf, j’ai gagné !) puis on s’est « échangé » des jeux dans la cour.

Il est déjà 13h30, il faut se quitter. Les enfants sont très attachants et nous font de gros câlins quand vient l’heure des au-revoir. Je suis super émue. Ces enfants ont vraiment cherché à nous connaître et nous ont ouvert leur cœur. Ils ont une grande ouverture d’esprit et connaissent beaucoup de choses. Cette matinée a été d’une grande richesse et on a établi un véritable échange. On gardera leurs beaux sourires dans nos cœurs et félicitations à ces enseignantes hors pairs qui poursuivent chaque jour leur travail de fourmis avec tant de motivation !

Le dimanche de Pâques, nous sommes allés à la messe à l’église de la Compania. Connue comme l’une des 7 merveilles de l’Equateur, cette église est abondamment couverte de feuilles d’or. Impressionnant !

Nous sommes installés au 5ème rang, la messe commence, pas facile de comprendre en espagnol, surtout pour les enfants. Mais les chants sont entraînants et on frappe dans les mains.

Avant la communion, nous nous donnons tous la main et tous se mettent à chanter sur l’air de « Sound of Silence », de Simon and Garfunkel. Que d’émotions… Un moment très intense.

Après cette cérémonie, vient le temps de quitter Catherine et Fernando. Nous sommes émus de dire au revoir à nos amis, qui nous ont fait découvrir avec générosité leur culture équatorienne.

Le lendemain nous partons pour l’Amazonie, une autre grande aventure en perspective !

Fanny Nico Arthur et Agathe de l’Aventure Naud

Pour suivre toutes leurs aventures autour du monde, c’est par ici : aventurenaud.wordpress.com

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