L’Equateur en couple: Deuxième Partie
COTOPAXI
Nous reprenons la route en direction du village de Machachi puis de l’hacienda « Los Mortinos » à quelques mètres seulement de l’entrée nord au parc National du Cotopaxi. Nous savons que nous en avons pour 4 ou 5 heures. Les routes sont correctes, et l’état a mis de gros moyens en œuvre pour restaurer le réseau routier. A certains endroits ce n’est pas encore complètement finalisé et ça devient vite une catastrophe. Partout ailleurs c’est très bien et notamment sur la « Panamericana » qui travers le pays du nord au sud. A l’approche de Quito cependant le trafic est plus chargé. Quito, la capitale est coincée entre deux barres montagneuses. Ainsi la ville ne peut se développer d’est en Ouest à cause des versants abrupts des montagnes, et se développe donc principalement du Nord au Sud. Les abords sont donc très montagneux et le circuit routier très sinueux. Nous restons stupéfaits avec Valérie. Quito s’étale sur plus de 30 km ! Oui, vous avez bien lu : 30 km ! C’est impressionnant on a l’impression de ne jamais en sortir.
Bref, finalement après quelques ralentissements dus à des accidents sur la route, nous parvenons à Machachi. Nous sommes contents car il ne reste qu’une vingtaine de kilomètres et nous sommes très en avance sur l’horaire prévu… en fait non ! La route pour regagner l’hacienda « los mortinos » où nous avons réservé est empierrée tout au plus. Il y a d’énormes trous partout ce qui fait qu’il est difficile de faire plus de 20 km/h de moyenne. Par contre à notre arrivée nous ne regrettons pas d’avoir été secoué dans la voiture pendant plus d’une heure tant le site est Merveilleux.
A notre arrivée nous découvrons le Cotopaxi, volcan qui culmine à 5897 m et dont le sommet est habillé d’un épais manteau neigeux. Il fait encore bien jour, mais le soleil n’est plus très haut et les rayons rasants donnent des couleurs et des contrastes saisissants. C’est vraiment magnifique. De l’autre côté, c’est tout aussi beau. L’hacienda aux murs blancs tuiles rouges se détache de la prairie verdoyante alentour et on distingue aussi d’autres volcans certes moins haut et moins majestueux que le Cotopaxi, mais franchement très beaux. Un paysage de cartes postales.
Nous planons sur un petit nuage lorsqu’on nous présente notre chambre. Valérie avait réservé une chambre en particulier, recommandée sur les forums internet et également sur le guide du routard… et bien force est de constater que ni les uns ni les autres ne se sont trompés. La chambre est spacieuse, propre, des matériaux de qualité avec notamment sa lourde porte en bois massif, sa salle de bain très joliment agencée et habillée de faïence qui ressemblent à du marbre et surtout, surtout : une fenêtre immense de 4 mètres de long par 1,6m de haut, devant le lit et donnant en plein sur la vallée et les volcans. Bien que très chargés avec nos bagages nous restons plantés là à contempler le paysage. Waouh. L’hacienda Los Mortinos est très haut de gamme. C’est le plus bel endroit que nous avons réservé. Valérie a eu un réel coup de foudre lorsqu’elle a découvert l’endroit lors de la préparation et elle ne s’est pas trompée. C’est TOP !
Nous prenons un thé d’accueil et d’acclimatation avec des fruits et des herbes locales et filons prendre une douche. L’eau est chaude, il y a de la pression, la salle de bain est propre, grande, agréable. Ah, ça fait le plus grand bien ! Si le paradis existe j’aimerai bien qu’il ressemble à çà !
Il fait déjà nuit et nous prenons un très agréable repas au restaurant de l’hacienda. Une bonne soupe pour nous réchauffer suivi de filets de poisson avec du riz et des haricots verts. Une infusion à la citronnelle parfait le tout. Nous sommes prêts à aller nous coucher. Cependant impossible de nous résoudre à fermer les rideaux. Nous nous endormons avec ce spectacle encore différent avec les lueurs de la nuit.
Les draps et la housse de lit sont en fine laine polaire. Trop bien… et alors, en ouvrant les yeux le matin, on tombe immédiatement sur la montagne en face qui commence à s’éclairer des rayons du soleil naissants… dort on toujours ? Sommes-nous encore dans un rêve ? Oui bien sûr mais celui-ci est réel.
SAQUISILI
Bref nous nous levons tôt car le programme est chargé. En effet aujourd’hui est le seul jour où nous pouvons nous rendre au Marché de Saquisili qui n’a lieu que les jeudis. Avant de remonter au plus vite pour partir faire une randonnée équestre dans le parc du Cotopaxi. Etant donné qu’il y a 1h45 de route pour se rendre à Saquisili et que notre guide est réservé pour 13h, le timing est serré et il faut partir au plus tôt.
La cuisine n’ouvre pas avant 6h30, nous réservons donc notre petit déjeuner pour la première heure. Une copieuse salade de fruits à base de bananes, papaye et pomme nous est servie. Nous la recouvrons de céréales croustillantes et Yaourt et de Panella et nous nous régalons. Suivent des œufs brouillés excellents avec des toasts de pain complet légèrement beurrés, un jus d’ananas frais et quelques toasts beurre et confiture. Excellent. Repus, nous prenons la voiture et retournons affronter les pavés vers Machachi. Il fait bien froid sans doute moins de 10°. Je dirais 7 ou 8. Bref ça pique un peu. Nous arrivons à Saquisili une heure et demie plus tard.
Le marché de saquisili est en fait composé de 7 marchés différents chacun ayant un thème : ici marché aux fruits, ici viande et poisson, ici vêtement et artisanat, ou encore marché aux bestiaux. Cela ne ressemble absolument pas au marché l’Otavalo qui nous paraît désormais comme exclusivement touristique. Ici, ça pullule de locaux qui viennent faire leurs achats. Le premier marché est un marché alimentaire, des fruits principalement. Il y a beaucoup de monde mais l’ambiance est très sympa. Il est encore tôt et du coup il n’y a pas encore trop de monde. Nous passons d’un marché à l’autre ; senteurs, couleurs, produits tout change. Y compris l’ambiance.
Le second marché est un marché d’artisanat, principalement. Nous poursuivons et enchainons un troisième marché. Moins plaisant : Viande et poisson. Les odeurs sont un peu plus difficiles. Au fond des poulets des lapins, des cochons d’inde… l’odeur est vraiment forte, surtout au niveau des poulets. Les poulets sont majoritairement dans un très mauvais état et les gens n’ont aucune considération pour ces animaux. C’est de la marchandise qu’on jette à 6 ou 8 dans une cage de 30×40, qu’on transporte par une pâte, qui sont à moitié déplumé ou moitie mort d’étouffement ! Il est près de 10h et le soleil cogne désormais. Il fait chaud.
Nous partons enfin à la recherche du marché aux bestiaux qui nous a été particulièrement recommandé. Il se trouve à l’extérieur de la ville et nous finissons par monter dans un pick up pour nous y amener. A l’arrière, comme nous des locaux s’y rendent. C’est amusant d’échanger en quelques instants avec une vieille dame d’un village voisin, une jeune fille… Arrivés sur place nous ne sommes franchement pas emballés. Des cochons des vaches, des moutons, des alpagas, des tas d’animaux sont ici proposés à la vente par leurs propriétaires. Les animaux attendent, plein cagnard. Puis l’heureux propriétaire le ramené jusqu’à sa camionnette. Tout est bon pour faire avancer l’animal : qui a coup de pied, qui en tirant une pate avec corde jusqu’à faire chuter l’animal qui crie lutte est effrayé. Nous sommes un peu dégoûtés et n’insistons pas trop. Retour dans nouveau pic up direction le centre-ville.
L’ambiance a changé, il est désormais bien plus tard, il fait bien plus chaud et c’est blindé de monde. Alors que nous trouvions agréable l’ambiance du matin, à présent nous ne nous sentons pas bien. Nous transperçons la foule et filons en direction de la voiture et reprenons la route en direction de l’hacienda pour la balade à cheval. Il est 10h30. Et le temps se couvre très rapidement. Tant et si bien que nous nous demandons s’il ne va pas pleuvoir et s’il nous allons pouvoir faire la balade à cheval.
COTOPAXI
Pour le retour nous choisissons de traverser le Parc du Cotopaxi par l’entrée sud. Nous n’avons pu l’emprunter à l’aller car il n’ouvre qu’à 9h30, mais pour le retour c’est ok. Nous gagnons ainsi près de 45 minutes et la route sans être exceptionnelle est en un peu meilleure que par Machachi.
Arrivés à l’hacienda, nous apercevons les chevaux qui sont déjà prêts. N’ayant pas encore mangé nous commandons 2 paniers repas et nous préparons. Le temps s’est un peu levé et il y a quelques rayons de soleils, mais surtout il y a beaucoup de vent. Un vent bien frais (il y a de la neige à quelques kilomètres seulement). Et puis nous voilà en selle. Nous pénétrons rapidement dans le parc national du Cotopaxi et avançons tranquillement au milieu de ce paysage magnifique. Partout où notre regard se pose nous découvrons des paysages superbes. Il n’y a quasiment aucun arbre à perte de vue. Les herbes hautes a moitié séchées par le soleil et à moitié brulées par le froid et le gel, ondulent avec le vent. C’est très joli. Après une heure de randonnée, nous demandons au guide de nous arrêter dans un endroit à l’abri du vent pour déjeuner. Quelques instants plus tard nous voilà bien installés dans l’herbe sur le flanc d’une petite colline face au soleil. Hum que c’est agréable. Nous en profitons pour nous couvrir un peu mieux (notamment les oreilles et le cou) et nous revoilà repartis. Nous nous enfonçons hors des sentiers battus. Les paysages sont impressionnants et parfois un peu acrobatiques. Nous nous cramponnons bien à la selle et à la crinière du cheval et ça passe. Nous n’avons plus du tout froid. Que du bonheur. Par contre quand on n’a pas l’habitude de faire du cheval 3h, ça fait bien long et au niveau des genoux ça coince vraiment. Finalement je suis tout aussi content de la balade que d’arriver à l’hacienda et de descendre du canasson.
Nous décidons alors d’aller marcher un peu autour de l’hacienda pour « nous remettre les genoux droits » (dixit Valérie). C’est à nouveau un agréable moment où nous approchons les chevaux ainsi que les alpagas de l’hacienda en liberté dans un champ voisin. Avec l’heure qui avance, le froid s’installe aussi. Nous nous ruons sous la douche. Cette fameuse douche bien chaude qui nous avait tellement fait de bien la veille. Et bien sans surprise les effets sont tout aussi bénéfiques aujourd’hui. Accompagnée d’une infusion de citronnelle dans la grande salle de l’hacienda avec vue directe sur le Cotopaxi, nous sommes prêts pour la fin de journée.
Comme hier le repas est agrémenté d’une bonne soupe de légumes. Un plat de pop-corn nous est proposé avec la soupe et aussi surprenant que cela puisse paraitre ça lui va très bien. Suit un plat avec une tranche de poulet accompagné de très bonnes carottes et de riz. En dessert nous avons droit à une « Tomate de arbol » pochée et au jus. Comme nous avons repris de la soupe et qu’en plus nous avons tout mangé, c’est le ventre bien plein que nous nous glissons dans nos draps de fine laine polaire.
Au risque de me répéter : mais qu’est ce qu’on dort bien ici !! Ce matin nous nous sommes réveillés vers 5h45 après une nuit bien calme et profonde. La cavalcade de la veille, l’air vivifiant de la montagne, le vent plutôt puissant et incessant, l’altitude, le bon repas du soir ajouté à une bonne literie et un cadre féérique ont contribué à ce que nous dormions d’un sommeil profond et réparateur. Prêts pour affronter une nouvelle journée.
Nous prenons notre petit déjeuner à 7h. Quasiment la même perfection que la veille : Salade de fruits pomme, banane, papaye avec du yaourt par-dessus, des céréales croustillantes, de la panella , suivi d’œufs brouillés, de toasts, d’un jus de mures fraiches et d’une infusion. Bref de quoi bien se caller l’estomac et partir affronter cette nouvelle journée.
Aujourd’hui direction Chugchilàn pour aller observer la lagune du Quilotoa. A priori 4 heures de route en passant par Machachi, sur les recommandations de Patricia (la propriétaire de los mortinos) nous tentons de voir si le parc est déjà ouvert afin de traverser par le parc et ainsi gagner 45 minutes. Le parc est ouvert et après les formalités d’enregistrement nous voilà à nouveau à l’intérieur du parc. Oui mais voilà ! Aujourd’hui il fait un temps magnifique. Le ciel est bien dégagé (grâce au vent) et il y a donc un franc soleil y compris sur le Cotopaxi. Il est splendide. Ce majestueux sommet enneigé avec les rayons du soleil en plein, c’est juste superbe. Nous nous arrêtons régulièrement pour le photographier, nous photographier avec lui, seul ou à deux, photographier des chevaux sauvages, les chevaux sauvages avec le Cotopaxi… bref nous n’avons pas envie de partir et prenons donc le temps de bien profiter de ce cadre somptueux. Nous décidons alors d’aller visiter une petite lagune qui se trouve à l’intérieur du parc du Cotopaxi et qui se situe quasiment sur notre route. Le site est tellement beau que nous décidons d’y rester et d’en faire partiellement le tour. Il est tout juste 8h30, le parc est vide, les animaux se réveillent, il fait beau. Le pied ! Nous passons près d’une heure à nous balader autour du lac. Nous y rencontrons des tas d’oiseaux différents, des canards, des lapins, un colibri… Vraiment pas envie de partir… il le faut pourtant il y a encore tant de choses à découvrir.
CHUGCHILLAN
Sur les conseils de Marco, nous passerons par Sigchos pour nous rendre à Chugchilàn. Il s’agit de la route du nord ce qui nous permettra pour repartir de prendre la route du sud. Quelques doutes sur l’état des routes mais on nous garantit que les routes qui mènent à Sigchos sont belles. C’est exact. Et non seulement les routes sont belles mais les paysages qu’elles dévoilent sont somptueux. Nous faisons des tas d’arrêts pour prendre des photos. Nous arrivons sans encombre à Sigchos, ravis de ce début de journée. Les choses se compliquent un peu. Les 22 kilomètres qui séparent Sigchos de Chugchilàn sont sur une piste défoncée et en travaux. Nous mettrons plus d’une heure pour faire les 22 kilomètres. Pas top mais bon, on est habitués maintenant.
Nous arrivons enfin à la hacienda « el vaquero » où nous avons prévu de passer une nuit. Nous prenons possession de notre chambre. Une grande pièce avec deux lits et une petite salle de bain. Il y a des chevaux en liberté devant les chambres ainsi que des poules. L’établissement est divisé en trois parties et nous sommes dans l’aile gauche. Un bâtiment qui vient d’être construit et qui est donc tout neuf. Honnêtement vraiment rien à redire. C’est propre, et ça a du charme.
LAGUNE DE QUILOTOA
Bref c’est l’occasion de laisser nos bagages et de nous restaurer avant de partir visiter la lagune de Quilotoa. A 30 minutes d’El Vaquero, le Quilotoa est un volcan dont le cratère s’est effondré sur lui-même. Le rebord du cratère est à 3920m d’altitude et la lagune se trouve 400m plus bas. Les rebords sont très abrupts. Nous arrivons en voiture sur les bords du cratère. Nous choisissons de faire une randonnée qui descend jusqu’au bord de l’eau. Les paysages sont splendides. L’eau du lac est verte, et tranche avec les parois rocheuses du cratère. Le sentier est large, mais la descente est raide. Le sentier est sablonneux et glisse beaucoup. Heureusement nous sommes équipés de nos bâtons et descendons en moins d’une demi-heure. La petite pause au bord du lac est fort sympathique. Il fait très chaud. Pour la remontée les panneaux indiquent 2h environ… sinon il y a aussi la possibilité de louer des mules. Nous montons à pied. C’est raid ! Il fait chaud, mais nous prenons un rythme régulier et sommes à nouveau en haut en à peine une Heure.
CHUGCHILLAN
De retour à l’hôtel, une bonne infusion et une bonne douche nous retapent. Il est temps d’aller Diner. Une soupe au quinoa et légumes nous réchauffe (la température a bien chuté et il fait frais). Le plat est composé d’une viande grillée avec de la purée et du riz. En dessert on nous sert du Babaco au sirop. Le babaco est un fruit allongé qui ressemble un peu à la papaye verte extérieurement mais qui est complètement différent à l’intérieur. Pour donner un ordre d’idée, cela nous a fait penser au goût des fruits au sirop en boite. Sauf qu’ici aucun risque que ça soit une boite de conserve. Enfin nous terminons la soirée avec un type adorable. Sans doute le frère du propriétaire à qui nous avons simplement demandé par où nous devions passer demain pour nous rendre à Insilivi et qui partant de là ne nous a plus lâchés. Il nous a parlé pendant 30 minutes et ce même si nous ne demandions plus rien. Parfois même personne ne parlait pendant une dizaine de seconde, mais il restait là accoudé à une chaise proche de notre table et enchainait avec autre chose. Amusant et très gentil et serviable. Une de ces rencontres authentiques comme celles que nous sommes venus chercher ici.
Le cocktail altitude + Randonnée + soleil + vent + Bon repas + draps en laine polaire fonctionne toujours. Et oui il y avait aussi des draps en laine polaire dans ce petit hôtel qui décidément ne cesse de nous surprendre. Aucun bruit durant la nuit et du coup une bonne nuit réparatrice. le petit déjeuner est à 7h et semble avoir été copié sur celui des mortinos. Une super salade de fruits avec bananes, papaye, ananas, pomme et pastèque à laquelle bien sûr nous ajouterons du yaourt, des céréales et du sucre. C’est tellement bon et copieux qu’on pourrait en rester là, mais en fait non, suivent des œufs brouillés avec de petits oignons frais (genre cebette) et un gros pancake qui prend toute l’assiette et bien épais en plus. Pour le coup nous pouvons retourner affronter la piste et partir à l’ascension de volcans.
Nous sommes sur la route dès 8h, mais ne parvenons pas à trouver l’embranchement pour le chemin que nous a recommandé le type sympa d’hier. Tant pis nous reprenons la piste que nous connaissons désormais bien, direction Insilivi. Les paysages sont toujours aussi somptueux et nous réalisons de nombreux arrêts photos. La route est toujours en travaux et cela donne lieu à des situations un peu pittoresques : les énormes camions qui réalisent les travaux laissent des ornières dans lesquelles on pourrait facilement garer la voiture. Il faut donc naviguer pour se trouver une trajectoire à peu près carrossable. Ça secoue pas mal. Comme la veille nous prenons plusieurs personnes qui font de l’auto-stop. Malheureusement soit ils sont trop timides soit ils sont victimes de l’important taux d’analphabétisme de la région, et les échanges sont maigres. On ne gagne pas à tous les coups. La dernière grand-mère que nous avons ainsi véhiculée était fort gentille, très timide mais gentille. Lorsque nous l’avons laissée à sa destination elle a voulu sortir son petit porte-monnaie pour nous payer une participation pour le trajet. Nous avons évidemment refusé elle nous a alors lancé un gentil : « Dios se lo pagaran » (dieux vous le paiera). Avec un grand sourire et en nous bénissant de la main. Unique.
ISINLIVI
Nous arrivons enfin à destination après près de 2 heures de piste. Nous avons reservé au « llullu llama » qui était super bien coté. Nous prenons possession de notre chambre…. Heu plutôt placard. Il y a 30cm autour du lit tout au plus et la salle de bain est commune et se trouve sur le palier. Mouais… La fille de l’accueil est sympa et dynamique même s’il s’agit d’une canadienne qui parle principalement Anglais… par contre son acolyte est dans un tout autre registre. Le type est vautré sur le canapé, pieds nus dégeulasses, énormes dreadlocks jusqu’au milieu du dos, piercings et tatouages un peu partout et enfin une grosse barbe touffue et non entretenue. Bof bof. Valérie me confirme alors qu’il s’agit d’une auberge de jeunesse… ouais, bon, tant pis nous ne restons qu’une nuit. C’est dommage nous n’avons plus l’impression d’être en équateur et regrettons « El Vaquero ».
Nous prenons des informations sur les balades à faire alentours commandons 2 sandwichs et nous voilà partis pour une randonnée de 4 heures vers Guantualo… ne cherchez pas, nous ne l’avons trouvé nulle part. Ni sur les GPS, ni sur les cartes de la région. Les instructions en poche nous commençons par descendre vers la rivière. L’hôtel (point de départ), se trouve à 2900 m d’altitude et la rivière à 2700m, c’est donc une belle descente au milieu de ces paysages toujours aussi enchanteurs. Puis nous entamons une longue ascension vers Guantualo à 3250m. L’ascension est dure, il fait très chaud, nous sommes en T-shirt mais il semblerait que le soleil transperce les vêtements pour venir nous bruler la peau. Les instructions sont assez sommaires mais finalement et après avoir cru nous être égarés à plusieurs reprises, nous arrivons enfin au petit village en question presque comme prévu. En fait, de village il s’agit d’une vingtaine de maisons tout au plus regroupées autour de la place centrale du village qui fait office de place du marché, terrain de sport (basquet, handball…) recouvert d’un toi arrondi en tôle ondulée. Sur les 20 maisons, il y a au moins 5 ou 6 petites boutiques dont 2 qui affichent fièrement « internet ». Nous pénétrons dans une petite boutique d’alimentation afin d’acheter des bouteilles d’eau ; les 2 litres avec lesquels nous sommes partis sont insuffisants et sont déjà transpirés. Nous sommes bien contents de trouver ces petites boutiques. Nous sympathisons rapidement avec le propriétaire avec qui nous avons de bons échanges. Valérie est prudente, elle vérifie la date de consommation sur le bouchon des bouteilles. Bingo ! L’eau est périmée depuis mi-juin. Nous leur demandons donc de nous les changer ce qu’ils font en s’excusant. Nous ne saurons jamais s’ils ont essayé de la faire à 2 touristes ou s’il s’agit effectivement d’une inattention… Nous en profitons pour faire notre pause déjeuner puis repartons, sacs sur le dos, tout en nous demandant comment faisaient ces gens pour vivre. Durant les 45 minutes que nous sommes restés dans le village, personne n’est passé, personne n’est sorti. Chacun attendant dans sa petite boutique qu’un hypothétique client passe le pas de la porte. Hallucinant !
Il nous reste principalement de la descente et du coup nous cheminons bien plus rapidement. Du village les points de vue sont superbes et donnent l’occasion de nouvelles salves de photos.
Les indications fournies par nos jambes confirment celles du GPS : 10.6km et 600m de dénivelé positif. Il est temps d’aller prendre une bonne douche. Nous profitons du temps restant avant le diner pour nous relaxer sur la terrasse ou le salon avec un jus de « Tomate de Arbole » malheureusement tellement amer et acide que nous ne pourrons le terminer.
Bref, on nous annonce un diner « tous ensemble » façon grande famille… Tout commence par une Soupe de lentilles bien chaude et qui nous a bien réchauffés car dès que le soleil s’est couché, la température a complètement chuté! En plat principal on nous sert des lasagnes végétariennes, avec des brocolis, des oignons, de la tomate, des poivrons et autres verdures. Pour terminer un gâteau au chocolat que personne n’a pu finir tant il était sec.
On s’en doutait un peu, mais évidemment les toilettes … sont des toilettes sèches. Par ailleurs nous constatons qu’il n’y a pas eu de cohue sur la douche. Une seule personne est venue se doucher de toute l’après-midi sur les 20 qui étaient à table avec nous. Mouais … « no comment »
Comme nous pouvions nous y attendre avec les toilettes juste à côté de notre chambre, la nuit fût plutôt hachée. A chaque fois que quelqu’un se rendait aux toilettes nous étions tout d’abord réveillés par la porte qu’ils claquaient puis une fois réveillés nous avions tous les détails de ce qui se passait de l’autre côté. Bref, nous sommes réveillés avant 6h et décidons de fuir ! Littéralement. Le petit déjeuner étant servi à 8h nous avions anticipé hier en faisant le check-out. Du coup, plus rien ne nous retient. Nous finalisons les bagages, les jetons dans le coffre de la voiture et partons. Tant pis pour le petit déjeuner. Hors de questions de perdre 2h de notre temps.
Nous prenons donc la route en direction de Baños. Il y en a pour 4 à 5 heures de route. C’est vraiment long ! Après une demi-heure de piste nous arrivons à Sigchos et avons encore une heure et demie de route juste pour rejoindre la panaméricana au niveau de Saquisili. Aujourd’hui, il ne fait clairement pas beau. Le temps est très couvert et le ciel est bas. Nous ne reconnaissons pas les paysages magnifiques que nous avions vus à l’aller (2 jours auparavant par beau temps). C’est impressionnant, le décor perd vraiment de sa splendeur et en devient presque quelconque. Nous sommes perplexes. Nous nous arrêtons sur la route pour prendre un petit déjeuner et poursuivons. La panamericana est belle et large mais se rétrécie au fur et à mesure.
Merci à Valérie et Christian pour leur récit de voyage ! CLIQUEZ ICI pour lire la première partie de leur récit