L’Equateur en couple: Dernière Partie
GUAYAQUIL
2H30 plus tard nous arrivons enfin à Guayaquil qui se situe sur la cote. Nous sommes passés en moins de 100km de 3900m d’altitude au niveau de la mer. Une espèce de descente entre 4 et 6% de 100 km ! Impressionnant ! Tout comme Guayaquil. Plus de 3 millions d’habitants ! Immense ! Heureusement des artères de circulation en 2×5 voies ! Le choc est important aussi au niveau de la température. Nous sommes passés de 7° avec du vent à une trentaine de degrés sans vent !
Notre hôtel (la torre) se situe dans l’hyper centre, la chambre est grande avec un lit king size. Petit doute sur le bruit… la chambre donne sur le toit où se situent tous les ventilateurs de clim et il semblerait qu’il y en ait une qui vibre un peu… nous verrons bien si cela nous empêche de dormir…
Nous prenons une bonne douche, nous changeons et partons visiter Guayaquil. Il fait déjà nuit et nous décidons de nous promener sur le « Malecon 2000 » une promenade en bord de mer d’environ 2,5km de long et très surveillées. 1 policier tous les 20 mètres. L’endroit le plus sûr de la ville. Nous nous y promenons tranquillement jusqu’au diner. Là nous passons la porte d’un restaurant Uruguayen dont les spécialités sont les parilladas. Le restaurant est en long et donne sur les cuisines. On peut voir les cuistots préparer les plats. Valérie commande du poulet en milanaise avec du jambon et du fromage quant à moi je prends une parrillada… après tout ! Nous avions sous-estimé les proportions. Valérie a eu 3 escalopes de poulet pané surmontées de 3 tranches de jambon et d’une demi-livre de fromage fondu, quant à moi, une pièce de bœuf grillée excellente, une côte de porc délicieuse mais imposante, une « morcilla », une saucisse, un rein et des tripes, le tout servi sur un mini brasero disposé au centre de la table. Toute une ambiance. J’avoue ne pas avoir réussi à finir le rein et les tripes. Un vrai régal. Pour digérer, nous retournons marcher sur le « Malecon 2000 » et prenons une infusion au bord de l’eau. Repus et fourbus par une journée bien remplie nous regagnons notre hôtel et nous couchons.
Le bruit observé la veille au soir ne s’est quasiment plus manifesté et nous avons pu passer une bonne nuit… Y’a pas à dire un lit King size c’est tout même autre chose.
Nous prenons un petit déjeuner, proposé par l’hôtel, aussi triste qu’insipide. Nous prenons la route vers Puerto Lopez notre prochaine destination.
4h de routes sont nécessaires. Dans cette région c’est l’hiver. Les températures sont certes importantes, mais il fait tout le temps gris. La couverture nuageuse est importante et du coup l’atmosphère est lourde. Le trajet ne présente aucun intérêt particulier si ce n’est l’activité des vendeurs de rue à chaque village traversé. Nous sommes en effet surpris de voir tous ces gens sur le bord de la rue en train de vendre divers produit. Mais ce qui nous surprend le plus c’est que dans chaque village ils vendent tous la même chose. Je m’explique : Dans un premier village ils vont tous vendre des oranges, dans le village d’après plus un seul vendeur d’orange uniquement des vendeurs de riz, dans le suivant uniquement des vendeurs de peluches, etc. C’est très curieux. Moi qui avais envie de compléter mon petit déjeuner par une ou deux bananes, j’ai dû attendre que nous traversions le village «platano » pour en acheter ! Non mais sérieux !
A aussi j’allais oublier ! Contre toute attente et alors que nous approchions du parc national de Machalilla, nous avons croisé des Baobabs. Des Baobabs !!! Des Baobabs en Equateur ! Des Baobabs sur la côte ! Au début j’ai cru que j’avais halluciné et confondu… mais pas du tout, il y en a eu d’autres et impossible de confondre. C’était bien des Baobabs.
Bref arrivés sur place, Puerto Lopez est un petit village de bord de mer très tourné sur le tourisme. Des tas de petits restos et d’agences de voyages proposent de nous emmener sur l’ile de la plata à la rencontre des baleines… NON çà c’est le programme de demain et nous avons déjà réservé depuis des mois avec un opérateur local « Machalilla tour ».
Il est midi et demie et nous décidons donc de déjeuner en ville. Malheureusement tous les restaurants qui sont référencés sur notre guide du routard sont fermés le midi. Zut. Nous atterrissons finalement au hasard dans un resto du bord de mer. Nous commandons, Valérie du poulpe « al ajillo » et moi des calmars « empanados ». C’est très correct et cela nous fait du bien.
Nous partons donc à l’agence. Première étape l’hôtel, pour décharger les bagages. L’hôtel (Ankora) à l’air très récent c’est plutôt pas mal. Nous déchantons cependant très rapidement : la porte d’entrée ne ferme pas du tout, pas plus que la porte vitrée… hum… ajouté à cela des draps qui auraient pu être blancs s’ils n’avaient pas eu autant de tâches jaunes… Bof bof, pas sûr finalement que nous restions ici 4 nuits.
De retour à l’agence, on nous propose sortie en kayak ou VTT. Il fait très gris et humide et ni Valérie ni moi n’avons envie de nous mettre à l’eau. Nous choisissons donc sans surprise le VTT. Quel choc ! On est loin du professionnalisme de PRO BICI pour le Chimborazo. Là, on nous donne deux vélos pourris (entrée de gamme et tout rouillés), des casques déglingués et … et … a bah non c’est tout. Si ! Un petit sachet avec des fruits et une barre de chocolat. Le guide, un petit jeune de 18 ans est bien sympathique. Son casque à lui est encore plus pourri que les nôtres et il est obligé de le mettre à l’envers pour que ça tienne. Du grand n’importe quoi. Nous voilà partis … au second coup de pédale ma chaine saute… à chaque fois que j’appuie un peu trop fort sur les pédales ça saute… Le guide, très gentil me donne son vélo et prend le mien. Nous passons rapidement sur la nationale ! Nous serrons bien à droite car les équatoriens roulent vraiment vite ; ils nous doublent à 90km/h ou plus tout en klaxonnant, même si nous ne gênons pas… juste pour dire « attention je passe ». Faut s’y faire. Nous faisons ainsi 13 km jusqu’au petit village de pécheurs de Machalilla (prononcer matchaliya). C’est sympa. Des tas de barques de pécheurs, des pélicans gris, des rapaces « Gallinasos » et aussi des « Tijeretas » (grands oiseaux avec la queue en deux parties faisant penser à des ciseaux, d’où le nom). Evidement arrivés sur place je constate que mon pneu avant est à plat. Le guide n’a rien sur lui… pas de pompe, pas de démonte pneu, pas de chambre à air de rechange… Heureusement c’est le moment de faire la pause fruits. Pendant ce temps il appel des copains à lui qui viennent le chercher en mobylette et ils partent faire la réparation. Toujours très gentil, le temps de la réparation il nous achète un petit sachet de bonbons glacés (sorte de petits chocolats glacés enrobé de crème). C’est gentil de sa part.
Apparemment juste regonflé, nous prenons la route du retour et traçons jusqu’à l’hôtel….
Heureusement la soirée relève un peu la note générale : Le repas de l’hôtel est très correct : deux escalopes de poulet grillées avec une petite sauce aux herbes bien agréable, du riz et un mélange de brocolis, choux fleurs et carotte très joliment présentés. Nous sommes, ensuite, allés balader sur le bord de mer très actif avec tout un tas de petits bars d’une vingtaine de places chacun et chacun avec sa propre ambiance musicale. Impossible cependant d’en trouver un qui propose des infusions…Uniquement des cocktails… y’a des signes comme ça qui montrent bien qu’on n’a plus 20 ans. Bref, juste en face de notre hôtel, un autre hôtel nous sert 2 verveines citronnées (« cedron »), et nous passons un agréable moment à écouter un jeune local jouer des balades accompagné de sa guitare. Très sympa.
Reste plus qu’à rentrer se coucher et trouver le sommeil… en espérant que le bar du coin baissera la musique dans pas trop longtemps car pour le moment on a l’impression que la chambre se trouve au-dessus d’une discothèque.
Bon ! Le bar d’en bas s’est arreté à 3h30. Ensuite les gens sont rentrés chez eux et le chien du voisin les a tous accompagnés de ses aboiements bien fournis. Un bon chien ça ! Qui fait bien son travail et qui nous a bien empêché de dormir jusqu’à environ 4h de matin.
Au lever le petit déjeuner de l’hôtel nous réconcilie : de bons petits pains briochés frais pas trop cuits, un jus de « tomate de arbol » et des œufs brouillés bien préparés. C’est bon et ça prépare bien la journée. Aujourd’hui nous partons en excursion sur l’ « Isla de la plata ». Une petite ile à 1h30 de bateau (tout de même !). L’objectif est d’y observer des baleines qui viennent s’y accoupler et, sur l’ile des espèces rare d’oiseaux.
Le bateau de notre tour opérateur à la particularité de ne pas avoir deux moteurs identiques. Alors que tous les autres affichent soit 2 moteur de 75 CV, soit parfois même de 150CV, le nôtre en a un de 75 et un de 140… bon … ce qui est plus inquiétant est que seulement 45 secondes après avoir quitté le port le moteur de 75 cale et il faut le redémarrer à la main. Ils mettent bien 5 min à tirer de toutes leurs forces sur la ficelle de lancement avant que le moteur accepte de tourner seul. Ça ne rassure pas. Bref sur le trajet nous distinguons au loin les premiers ailerons… le capitaine met immédiatement un coup de barre et nous fonçons sur les baleines. C’est un moment unique ! Nous sommes là, à quelques mètres de ces animaux énormes et paisibles. Des danses, des parades … le mal sort entièrement une de ses nageoires latérales à la verticale et la laisse retomber d’un coup à plat sur l’eau dans une gerbe splendide. Splash ! Et puis ça recommence un peu plus loin. Jusqu’à disparaitre. Il faut en chercher d’autre. Ici une baleine sort sa queue hors de l’eau l’agite et à nouveau splash ! Ce qui est impressionnant c’est que certaines ne sortent pas de l’eau uniquement la partie nageoire de la queue mais une bonne partie du corps. Impressionnant. Nous sommes juste à cotés. Le guide propose 5 places pour monter sur le pont supérieur du bateau pour mieux voir. Valérie s’y précipite évidement cependant je reste en bas… ça bouge un peu moins. Enfin, ça bouge beaucoup en bas, mais moins qu’en haut. Nous sommes dans l’océan pacifique et franchement il y a des creux de 1,5 à 2m en moyenne et certains sont même beaucoup plus importants. Se concentrer sur l’écran de l’appareil pour ne pas filmer les vagues, le fond du bateau ou le ciel devient une vraie épreuve… surtout quand on a le mal de mer ! Je suis heureux de pouvoir mettre le pied à terre, sur l’île car c’était vraiment limite.
Sur l’île c’est une autre histoire. Il s’agit de faire une bonne partie du tour de l’île afin d’y observer les différentes colonies d’oiseaux maritimes qui s’y sont installées ou qui y transitent pour se reproduire. Le guide nous explique que l’île est un point stratégique entre deux masses d’eaux, l’une venant du nord et l’autre du sud, ce qui explique l’importante biodiversité du site. Après quelques mètres nous tombons sur le premier spécimen de « fou à pattes bleu ». Incroyable ! On dirait que quelqu’un est venu leur peindre les pattes (palmées évidement) avec de la peinture bleu ciel. Mais un truc bien brillant, un peu comme s’ils avaient des palmes en caoutchouc bleu ciel toutes neuves. Nous en verrons en pleine parade nuptiale, d’autres en train de couver leurs eux et encore d’autres en train de nourrir leurs petits. C’est très sympa d’autant que nous passons parfois à moins d’un mètre du nid où ils sont. Nous croiserons aussi de jeunes qui ont quitté le nid et on encore un plumage un peu laineux, et même d’autres qui s’exercent à voler en déployant leurs ailes face au vent. Un peu plus loin nous observerons une colonie de frégates, plus grosse, et dont les mâles, tout noir ont la particularité de gonfler un immense jabot rouge pour séduire leur femelle. Enfin nous chercherons longtemps des « fou à pattes rouges », mais cette espèce en voie de disparition sur l’ile est chassée par les frégates qui en plus de leur prendre leur nourriture lorsqu’ils pêchent leur ont aussi pris leurs nids. Nous finirons par en découvrir 2 couples sur un arbre à une trentaine de mètres.
La randonnée terminée il nous faut regagner le bateau pour y déjeuner. S’agissant d’un parc ultra protégé, de nombreuses loi et règles interdisent d’y faire tout un tas de choses et notamment d’y manger. Je ne suis pas très ravi de devoir manger sur un truc qui bouge mais pas le choix. Tout de suite après le repas nous avons la possibilité de faire du snorkeling à proximité de l’ile. Avec Valérie nous nous jetons à l’eau rapidement afin de ne pas en rater une miette. Valérie a de la chance, bien que nous nagions quasiment côte à côte, elle est la seule à apercevoir 2 raies manta. Au niveau de la faune et de la flore, nous sommes loin de ce que nous avons pu observer l’an dernier à Bali, mais bon, c’est toujours sympa. Là une étoile de mer bleu, là un poisson coffre jaune de grosse taille, là un poisson titan… L’heure impartie passe vite et déjà on nous rappelle à bord. La fête est finie et il faut rejoindre le port. Hum ouais… sauf que la mer s’est formée et qu’il y a beaucoup de vent. Je me mets sur l’arrière du bateau afin de ne pas être enfermé dessous et avoir un peu d’air. Un peu d’air ??? Je prends carrément des paquets de mer sur la figure et suis littéralement trempé de la tête aux pieds en moins d’une minute. Au début cela fait beaucoup rire Valérie et aussi une partie des gens sur le bateau. Mais cela ne cesse pas au contraire et maintenant les creux sont encore plus gros. Une fois ou deux on a même peur que le bateau ne chavire. Evidement dans ces conditions 1h30 c’est long. Très long. Trop long ! Je ne tarde pas à partager mon déjeuner avec les poissons… voir même à tout leur donner. Cela parait interminable. Il reste 45 minutes qui semblent durer des heures. Presque tout le monde sur le bateau est malade… Même Valérie pourtant peu sensible au mal de mer et des transports a du mal. Heureusement pour elle nous arrivons au port avant qu’il ne soit trop tard. Ouf !
La soirée est fort agréable. Après une bonne douche et un rinçage intense de nos affaires qui ont toutes absorbées énormément d’eau de mer, le propriétaire de l’hôtel nous a préparé une paella que nous dévorons avec bonheur. Par ailleurs, et suite à notre discussion du matin concernant les bruits de la nuit, ils nous ont également changé de chambre. Une « suite » s’est libérée cet après-midi et ils y ont installé nos affaires. Nous ne donnons désormais plus sur la rue, mais sur la piscine intérieure de l’hôtel. Classe !
Nous partons, comme la veille balader sur le « malecon » où Valérie dévalise les vendeurs de souvenirs et nous nous arrêtons dans un de ces petits bars de plage vus la veille. 2 jus de fruits naturels feront l’affaire. Malheureusement les évènements de la journée font que même bien calés sur nos chaises, nous avons tous les deux l’impression que ça tangue encore. La musique des bars de plage est à celui que jouera le plus fort, si bien que là où nous sommes assis, nous ne parvenons pas à distinguer la musique de notre bar et celle du bar voisin toutes deux à de très hauts volumes. La tète farcie, dès nos consommations terminées nous rentrons à l’hôtel.
Le fait que la « suite », ne donne pas directement sur la rue lui permet d’être un peu mieux isolée. Ainsi on entend toujours la musique des bars et discothèques alentours, mais le volume est nettement plus acceptable et surtout nous n’avons quasiment pas les bruits de la route. Du coup nous sommes réveillés ce matin par deux petits oiseaux, une sorte de couple de perruches bleus qui est venue toquer à notre fenêtre… jusqu’à ce que nous nous levions intrigués par le bruit.
Le petit déjeuner fut le même qu’hier et un nouveau guide est venu nous chercher à l’hôtel. Winston est un type très sympa, calme et discret d’une cinquantaine d’années et au savoir immense. Notre excursion du jour nous amène à visiter la « playa de los frailes » ainsi que le site de « Agua Blanca ».
Déposés en taxi à l’entrée de la zone dite de la « playa de la frailes » notre guide nous invite plutôt que de descendre jusqu’à la plage directement par la route, de prendre un petit sentier bien plus long mais au travers duquel il pourra nous montrer et nous expliquer plusieurs petites choses. Nous lui expliquons alors que la plage ne représente que peu d’intérêt pour nous et que nous sommes plus intéressés par la découverte de la faune et la flore ambiante. Son regard s’illumine alors d’une lueur toute particulière et il commence alors à nous détailler chaque arbre, chaque arbuste. Les propriétés médicinales de leurs fruits, comment préparer des infusions avec les feuilles de certains, comment utiliser les racines de tels autres…. Bref c’est super intéressant d’autant qu’il agrémente souvent les informations officielles par des anecdotes personnelles. D’une gentillesse ! Il se plie à toutes nos demandes et tente de répondre à toutes nos questions. La balade dure ainsi quasiment 3 heures durant lesquelles nous pourrons observer en détail une bonne quinzaine de plantes ou arbres différents. Du « sapote de perro » au « Palo Santo » en passant par les cactus, le « piñon », le « sangre de drago » et tant d’autres qu’il m’est forcément impossible de tous vous les citer puisqu’il ne m’a pas été permis de tout retenir. En tout cas, fort intéressant et enrichissant. Les points de vue sont également superbes. Nous passons par 2 petites plages peu accessibles d’un sable plutôt noir très ferreux où l’eau très calme et limpide donne envie de revenir y faire du snorkeling. Enfin nous arrivons sur la fameuse plage de « Los Frailes » qui est censé être la plus belle plage de tout l’équateur. Il s’agit d’une immense plage de sable blanc et très fin. Une anse de 2 ou 3 kilomètres de long. Le principal intérêt des lieux réside dans le fait qu’elle a conservé son aspect sauvage. Ici aucune construction apparente, Aucun hôtel, aucun bar ou restaurant. L’accès y est extrêmement règlementé, interdiction d’y faire du feu, d’y manger des boites de conserves, de ramasser du sable ou des coquillages ou tout autre chose. De plus à partir d’un certain nombre quotidien de personnes, l’accès est fermé… et autant dire que le nombre est extrêmement faible. A partir d’une centaines de voitures ils considèrent que c’est plein. Sur place il nous a semblé que la plage était vide, mais pour eux c’était plein ! Et enfin la plage ferme à 16 heures afin de laisser la place pour que les tortues puissent aller pondre. Top !
Vers 13h nous nous rendons au second site du programme « Agua Blanca ».
AGUA BLANCA
Pas très loin de « Los frailes », mais plus à l’intérieur des terres il y a une communauté qui s’est installée autour d’un petit cours d’eau autrefois rivière de « Agua Blanca ». Alors que la paysage est recouvert d’une végétation de type Tropical sec, tout le site de « Agua Blanca » est très vert et la végétation luxuriante. En effet l’eau de « Agua Blanca » est très riche en minéraux et sédiments et permet ainsi un important développement végétal. A notre arrivée nous commençons par déjeuner. Nous choisissons de manger local et on nous sert sur les recommandations de Winston un « secco de chivo », une sorte de ragout local à base de chèvre. Eh bien, nous sommes agréablement surpris ! La viande est bonne, gouteuse sans être trop forte, certes ferme mais franchement sympa. Elle est servie avec du riz et de la banane grillée. C’est bon. Winston nous explique que la chèvre a ici un meilleur goût qu’ailleurs car elles sont alimentées avec un fruit de la famille des caroubes et qui poussent ici en abondance.
Nous visitons ensuite un mini musée tenu par les membres de la communauté et Winston repart dans ses explications tout au long du sentier qui nous mène jusqu’à la laguna de « Agua Blanca ». Une fois sur place, nous constatons que conformément aux explications de notre guide l’eau est bien sulfureuse. L’odeur qui s’en dégage n’en est donc pas super accueillante. On nous donne alors un petit pot de terre. Cette terre a des propriétés miraculeuses. Elle soigne, hydrate, protège, adouci, … Valérie tente le coup et s’en badigeonne les jambes. Comme elle n’a pas envie d’aller se baigner dans la piscine, les jambes ça sera bien assez. Une fois la boue séchée et trempe et nettoie ses jambes dans la piscine. Et bien vous savez quoi ? Ça a marché. Elles étaient toutes propres, douces et agréables après ! Bon il a tout de même fallu les rincer un peu car elles sentaient l’œuf pourri, mais sinon, top. Nous finissons la balade par un mirador qui domine la région et qui nous permet de bien distinguer la partie tropical sèche de celle irriguée par le cours d’eau très verte et luxuriante, et rentrons à l’hôtel.
Comme il est tôt nous sortons sur le « malecon » prendre un bon jus de fruits naturel. Il a fait super beau aujourd’hui et la journée a du coup été fort agréable ; chaude, belle lumière… on ne peut pas trop en demander non plus et au fur et à mesure que nous terminons nos consommations, le ciel se couvre et la température chute. Il est temps d’une bonne douche à l’hôtel.
Pour le diner ce soir, le cuistot nous a préparés des pates aux champignons et aux crevettes avec une sauce blanche. C’est très bon. En dessert un bon morceau de papaye bien mure. Comme à notre habitude nous partons ensuite faire une balade digestive sur le malecon. Dimanche soir oblige, les rues sont beaucoup plus calmes et il y a beaucoup moins d’animation.
Une nouvelle nuit correcte qui fait du bien. Ce matin nous avons RDV à 9h à l’hôtel pour nous rendre dans une communauté voisine : le bosque San Sebastian. Nous prenons donc tranquillement notre petit déjeuner vers 8h. Sans surprise, identique au précédent lui-même identique à celui d’avant.
Notre taxi arrive et nous mène jusqu’aux portes de la communauté. Les recommandations du jour sont de prendre des vêtements longs car s’agissant d’une forêt tropicale il y a là-bas énormément d’insectes et de moustiques. Evidement pour la première fois depuis que nous sommes à Puerto Lopez nous avons un grand et beau soleil dès le lever. Nous choisissons donc de rester en manches courtes mais de nous asperger régulièrement de répulsif moustique. Pour plus de sécurité nous passons même nos pantalons et T-Shirt au répulsif pour vêtement. Les gens de la communauté sont très accueillants et très gentils, le contact est facile et immédiat. Première surprise ils nous font enlever nos chaussures pour nous remettre des bottes. Apparemment il y a énormément de boue le long du trajet et les bottes sont nécessaires. La balade doit durer environ 4h30 et on nous annonce (5 à 600 mètres de dénivelés ainsi qu’une distance totale de 21 km). Cela nous parait vraiment beaucoup, mais bon. Après seulement quelques minutes, nous sommes déjà plongés dans la forêt tropicale. C’est vert, et très luxuriant. Il y a une forte densité de végétation et les 2 guides qui nous accompagnent se relaient pour nous décrire tantôt leurs coutumes, tantôt un oiseau tantôt une fleur.
Nous avons la chance d’observer un pic à tète rouge, et un autre oiseau avec le buste rouge, une sorte de collier blanc ou ivoire, un bec jaune et le reste du corps noir. Splendide. Un peu plus furtif et difficile à prendre en photo, un colibri volète autour de nous. Un peu plus loin Valérie se régale avec des fleurs tropicales rouge et blanches, puis d’autres violettes. Les guides marchent vite, très vite; ils veulent absolument que nous ayons bouclé le tour prévu dans le délai imparti. On voit bien qu’ils ont l’habitude ! Ils ont une parfaite connaissance de l’environnement dans lequel nous évoluons et sont très à l’affut du moindre bruit. Une pause est l’occasion pour l’un d’entre eux de grimper à un arbre et d’aller nous chercher des oranges. Il grimpe, avec les mêmes bottes en caoutchouc que les nôtres à plus de 6 mètres de haut en l’espace de quelques secondes. Une agilité impressionnante. Gaston a une cinquantaine d’année et en parait 10 de moins. Lorsque nous lui en faisons la réflexion il nous explique que c’est parce qu’il n’a pas de femme. Les femmes ça use plus vite et il ajoute, comme le tabac et l’alcool. Bref, les oranges sont délicieuses et nous font le plus grand bien. Il fait vraiment chaud et ça grimpe bien. Nous reprenons la route jusqu’à observer des singes hurleurs. Malheureusement en transit nous ne les verrons que furtivement puis ils s’éloigneront hors de portée. Il est temps de rebrousser chemin.
La seconde partie du parcours qui fait une boucle est plus descendante… mais avec les bottes qu’ils nous ont donné, ce n’est pas une super nouvelle. Rapidement nous quittons la zone humide pour parcourir une zone plus sèche et le sol boueux et spongieux laisse vite la place à un sol dur et sec. A l’intérieur des bottes les échauffements commencent à bien se faire sentir. Mais il faut avancer. Nous regrettons amèrement de ne pas avoir pensé à prendre nos chaussures malgré tout. Il reste plus d’une heure de marche et nos pieds nous font déjà bien souffrir. Gaston grimpe une nouvelle fois au sommet d’un arbre (~6 à 8m), pour nous ramasser des pamplemousses. Cette nouvelle pause fait à nouveau du bien. Les pamplemousses ne sont pas si juteux que ça mais sont excellents. Quasiment aucune acidité, plutôt sucrés et une bonne mâche. La diversion est intéressante mais n’enlève pas les inflammations. La fin du parcours parait très longue et se fait dans la souffrance. Y’a pas idée de faire marcher pendant 5 heures des gens avec des bottes qui déjà ne sont pas faites pour ça et dans lesquelles on n’est pas habitué à marcher. Bref à l’arrivée nous avons tous les pieds endoloris ou avec des ampoules.
Il est 14h30 et il est l’heure de déjeuner. Au menu aujourd’hui une bonne soupe bien épaisse avec du maïs. Elle nous rappelle une des premières que nous ayons mangées chez Rosa. Suit un plat typique du village du « secco de gallina à la criolla », une sorte de poulet en ragout servi avec du riz cuisiné. Nous dévorons tout. Sans être exceptionnel, c’est bon et nous avions bien besoin de reprendre des forces. En dessert un morceau de papaye fera l’affaire. Déjà notre Taxi arrive et nous devons repartir.
Epuisés nous nous effondrons dans une sieste réparatrice. A notre réveil, le temps est redevenu gris comme à l’accoutumée ici. Nous remercions donc à nouveau les éléments pour nous avoir permis de faire, une fois de plus, notre expédition dans des conditions optimales. Au final nous n’aurons pas marché 21 mais 12 km ce qui est déjà pas mal.
La fin de journée est parfaite ! Une bonne douche, quelques mails et déjà l’heure du repas arrive. Le cuistot avec qui nous avons désormais bien sympathisé, nous propose un petit apéro avec du « poulpo a la gallega ». Une tuerie ! Il a mis du piment doux en quantité ainsi que des cristaux de sel dessus. Ça se marie super bien et nous met en appétit. Le plat principal est constitué de deux beaux morceaux de poissons qui sont parfaitement cuits et super gouteux. Il s’agit de « Dorado », un poisson plat avec une bosse sur le front. Apparemment ce n’est pas celui que nous avons mangé qui a pris un coup sur la tête, mais toute l’espèce qui est comme ça. Le poisson a été mariné et est cuit avec de l’huile d’olive et de l’ail et franchement nous nous régalons. La petite omelette aux herbes qui l’accompagne est plus classique, mais le tout forme un plat homogène et harmonieux. En dessert une belle tranche de melon ravi Valérie. Enfin, pour terminer la soirée nous retournons faire notre traditionnelle balade sur le malecon. Il fait bon, il n’y a pas grand monde et ça aussi c’est agréable. Nous retournons donc dans le petit estanco de plage auquel nous sommes déjà allés et prenons nos jus de fruits naturels du soir. Ce soir ce sera Ananas/banane pour tous les deux. Nous restons un bon moment à siroter nos boissons tout en observant l’activité sur la plage et en profitant de l’ambiance musicale très festive que propose notre estanco. Le temps s’est arrêté un instant semble-t-il avant de reprendre son cours normal et il est temps d’aller nous coucher.
La fin approche. Ce matin le temps est très gris. Nous en profitons pour préparer nos bagages, prendre un dernier petit déjeuner à l’hôtel et faire le check out. Nous repartons une dernière fois nous promener sur la jetée en espérant qu’il y ait un petit marché aux poissons, comme le jour de la sortie à l’île de la plata, mais non, il n’y a rien. La pluie fine nous invite à partir et nous réalisons que nous avons effectivement eu beaucoup de chance avec le temps les jours précédents car aujourd’hui le temps est conforme à la saison.
Nous prenons donc la route qui doit nous ramener à Guayaquil, mais nous passerons par la côte cette fois ci, histoire de voir un paysage différent.
Un grand merci à Valérie et Christian pour leur récit de voyage ! CLIQUEZ ICI pour lire la quatrième partie de leur récit